Nouveaux rebondissements dans l’affaire de l’enregistrement audio attribué à des magistrats

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Revue de presseKiosque360. Les avocats ont manifesté dans l’enceinte de la Cour d’appel de Casablanca pour protester contre les propos diffamatoires attribués à des magistrats et dénoncer l’ingérence dans les affaires de la justice. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 13/07/2022 à 22h49

Les avocats ont organisé, ce mercredi 13 juillet, une manifestation dans l’enceinte de la Cour d’appel de Casablanca pour dénoncer l’ingérence dans les affaires du «pouvoir judiciaire et ses décisions». Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du jeudi 14 juillet, que les avocats ont brandi des caricatures dénonçant cette ingérence. Les robes noires ont arpenté les couloirs du tribunal en exprimant leur colère contre les propos diffamatoires contenus dans une communication téléphonique qui a été rendue publique. Cet enregistrement audio restitue une conversation entre la présidente d’une Chambre à la Cour de cassation et le président d’une Chambre criminelle à la Cour d’appel de Casablanca.

Les deux magistrats auraient évoqué le sort de deux détenus impliqués dans une affaire judiciaire en cours, tout en accusant l’avocate qui les défend «d’intermédiaire véreux agissant à l’insu des juges». Une accusation qui suscité l’ire de ses confrères, mais aussi l’indignation de l’intéressée. Elle compte, en effet, porter plainte contre les présumés magistrats qui l’auraient souillée au cours de cette conversation téléphonique. Pure coïncidence? Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire( CSPJ) a tenu, ce mercredi, sa réunion hebdomadaire qui, habituellement, se tient chaque mardi. Et il est fort probable que les membres du CSPJ ont abordé ce sujet brûlant qui touche leur corporation.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que l’Ordre des avocats a publié un communiqué incendiaire qui dénonce les graves accusations proférées par un haut magistrat contre une avocate: «Cet enregistrement a ébranlé toutes les valeurs d’indépendance, de neutralité et d’impartialité de la justice. Le contenu de cette conversation a porté une grave atteinte aux textes, règles et principes consacrés par la Constitution». L’Ordre des avocats a donc décidé de porter plainte contre toute personne ayant humilié le métier d’avocat, ses hommes et ses femmes.

L’Ordre a, par ailleurs, appelé à sanctionner les auteurs de ces propos diffamatoires, jugés «irresponsables», conformément au principe constitutionnel consacrant la corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes: «Le contenu de l’enregistrement audio constitue une grave violation du serment prêté par le juge et une infraction à l’article 40 de la loi organique fixant le statut des magistrats», conclut le communiqué de l’Ordre des avocats.

Par Hassan Benadad
Le 13/07/2022 à 22h49