Négociations «secrètes» avec les chioukhs de la Salafia jihadia

Les chioukhs de la Salafia Jihadia vont-ils suivre l'exemple de Mohamed Rafiki (Abou Hafs), Omar Haddouchi et Hassan Kettani, graciés en 2012 ?   
 

Les chioukhs de la Salafia Jihadia vont-ils suivre l'exemple de Mohamed Rafiki (Abou Hafs), Omar Haddouchi et Hassan Kettani, graciés en 2012 ?      . dr

Revue de presseKiosque360. Depuis un mois, des négociations «secrètes» seraient menées, dans les prisons, avec les chioukh de la Salafia jihadia s'étant dits prêts à reconsidérer leur pensée ultraorthodoxe et à faire acte de repentance.

Le 25/05/2015 à 08h26

Le «dossier» des détenus de la Salafia jihadia serait en voie de règlement. C’est en tout cas ce qui ressort d’un article paru, ce lundi 25 mai, en Une d’Al Massae, sous le titre: «Négociations secrètes avec les chioukh de la Salafia jihadia en prison». « Des informations font état de négociations menées, depuis un mois, à l’abri des regards, par des responsables de l’Etat avec des représentants de la Salafia jihadia », révèle le quotidien en précisant que ces pourparlers ont été engagés après que les «idéologues» de ce courant ont exprimé leur volonté de reconsidérer leur position ultraorthodoxe, marquée par la violence et le rejet de l’autre.

Selon la même source, divers acteurs, dont des politiques, se seraient impliqués dans les pourparlers pour aider à trouver une solution au dossier de ce courant à la sinistre réputation et dont bon nombre de disciples ont été arrêtés et emprisonnés, suite aux abominables attentats terroristes qui ont secoué Casablanca en ce tragique 16 mai 2003.

Toujours d’après Al Massae, deux raisons seraient derrière la relance du dialogue avec les chioukh de la Salafia jihadia. D’abord, et comme dit précédemment, la disposition de ces derniers à réviser leur pensée jihadiste en cessant de prôner le combat armé et de présenter la "guerre sainte" comme une obligation religieuse. Le deuxième motif derrière cette «reprise de dialogue» avec les théoriciens de la Salafia jihadia serait lié à la crainte de voir les partisans marocains de Daech, acronyme arabe du présumé « Etat islamique » d’Abou Bakr Al-Baghdadi, «occuper le terrain» dans les prisons en serinant aux détenus salafistes qu'il n'existe aucune issue à leur dossier.

En revanche, des parties ne cachent pas leur crainte de voir ces salafistes jihadistes rejoindre, après leur libération, les rangs de Daech en Irak et en Syrie.

En rapport avec ce dossier, il y a lieu de rappeler que trois courants islamistes ont annoncé, pas plus tard que samedi 23 mai, leur ralliement officiel à la formation d’Abdessamad Archane, fils de l’ex-commissaire Mahmoud Archane, fondateur du Mouvement démocratique et social (MDS). Près de 400 salafistes seraient prêts à intégrer le MDS, avait alors révélé le représentant de ces trois courants salafistes, Abdelkrim Chadili, qui avait été condamné, au lendemain des attentats du 16 mai 2003, à trente ans de prison ferme dont il n'en a purgé que huit après avoir bénéficié d’une grâce royale. Ce mouvement de ralliement a été rendu possible par l’engagement des salafistes en question à respecter les fondamentaux de la Nation et leur disposition à exercer la politique conformément aux principes de la Constitution.

Par Ziad Alami
Le 25/05/2015 à 08h26