Mohamed Abdelaziz, gravement malade et déprimé

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Le chef des séparatistes serait atteint d’un cancer des poumons. Mais il est également dans un état psychologique lamentable, ne supportant plus de voir ses propres hommes se retourner contre lui.

Le 04/03/2015 à 10h18

Les langues commencent à se délier à Tindouf. Et la contestation est de plus en plus forte, parmi les habitants des camps. Même chez les troupes de Mohamed Abdelaziz, le moral est en berne. Ce dernier a d’ailleurs été pris à parti par des éléments d’une brigade armée du polisario, stationnée en zone extra-muros du Sahara marocain. Le chef des séparatistes qui effectuait une tournée dans «les régions militaires», en décembre 2014, a été accueilli par des critiques acerbes. Ses mercenaires «lui ont imputé ouvertement la responsabilité de leurs souffrances et l’absence de perspectives en estimant que l’actuelle conjoncture est favorable au Maroc», confie à Le360 une source proche de hauts cadres du polisario. Et d’ajouter: «Ils ont également accusé Mohamed Abdelaziz d’avoir marginalisé les familles des ‘martyrs’ notamment, leurs enfants. Il a dû s’éclipser à plusieurs reprises des regards pour essuyer ses larmes».

Le secrétaire général du front polisario serait rentré à Roubani très affecté de sa tournée dans les dunes. «Son état psychologique était lamentable et il s’est enfermé dans sa chambre pendant plusieurs jours». La suite, on la connaît: Mohamed Abdelaziz a connu de graves problèmes de santé vers la fin du mois de janvier. Il a même dû être évacué d’urgence vers l’Italie début février, après une détérioration subite de son état de santé. A ce sujet, on en sait désormais davantage: l’homme de 61 ans souffrant de cancer aurait fait une rechute. Selon les mêmes sources, il s’agirait d’un cancer de poumon qui risque de lui être fatal. Pitoyable de le voir encore s’accrocher au pouvoir alors qu’il est de plus en plus fragile physiquement comme mentalement. Mais il faut croire que c’est surtout le choix de ses sponsors qui continuent de le soutenir alors que la grogne dans les camps se fait grandissante. D’ailleurs, l’état de santé ainsi que le moral de son protecteur attitré n’est guère mieux.

Par Ziad Alami
Le 04/03/2015 à 10h18