Marrakech: interdiction d’un festival organisé par une danseuse israélienne

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Revue de presseKiosque360. Les autorités locales de Marrakech ont interdit l’organisation d’un festival de danse orientale initié par une danseuse israélienne. Cette dernière a essayé de contourner cette interdiction tout en déclarant que les autorités marocaines ont cédé face à la pression des «islamistes».

Le 04/06/2019 à 23h27

Les autorités locales de Marrakech ont décidé d’interdire un festival de danse orientale qui devait avoir lieu dans un palace de la ville entre le 3 et le 10 juin. C’est la danseuse israélienne Simona Guzman qui avait annoncé l’organisation de cette nouvelle édition avant qu’elle ne soit annulée à la suite des protestations des opposants à la normalisation avec l’entité sioniste.

Un haut responsable de la région a justifié cette interdiction par sa concomitance avec les derniers jours du ramadan et l’Aïd El Fitr. Un concours de circonstances, ajoute la même source, qui pourrait porter atteinte à l’ordre public et aux sentiments religieux des Marocains. Autrement, poursuit le haut responsable, l’organisation de ce festival aurait été envisageable s’il n’avait pas été programmé pendant cette période.

L’initiatrice de l’évènement, Simona Guzman, avait réservé une grande salle où elle comptait organiser des ateliers de danse orientale ainsi que 50 chambres pour les 50 danseuses et danseurs qui devaient participer à ce festival. Selon la même source, la danseuse aurait même versé une avance de 70 000 dirhams sur une somme de 250 000 dirhams facturée par la direction de l’hôtel. Mais cette dernière a été contactée par les autorités locales qui lui ont demandé de ne pas abriter ce festival pour les raisons précitées.

Le quotidien Akhbar Al Youm rapporte, dans son édition du mardi 4 au vendredi 7 juin, que Simona Guzman a délibérément essayé de contourner cette interdiction en réservant dans un autre hôtel mais qu’elle en fut, encore une fois, empêchée. Très remontée par cette décision, la danseuse israélienne a posté le 14 mai un message sur sa page Facebook dans lequel elle affirme que les autorités marocaines ont cédé aux pressions de ce qu’elle appelle les «islamistes». Elle a même envoyé des mails à tous les hôtels de Marrakech pour leur demander de ne pas héberger un festival concurrent. Après moult tentatives, elle a fini par admettre que cette édition n’aurait pas lieu pour annoncer l’avoir annulée non sans amertume: «Je suis devenue persona non grata au Maroc».

Mais Simona Guzman est revenue à la charge dans une interview accordée à un site électronique. Elle a déclaré qu’elle allait organiser le festival tout au long de la semaine avec 70 danseurs et danseuses qui devaient arriver à Marrakech lundi dernier. Le festival, ajoute-t-elle, n’est qu’un petit évènement auquel on a voulu donner des proportions démesurées. Et pour boucler la boucle, la danseuse affirme, sans ambages, qu’elle va organiser, dans un cercle privé, «son festival» dans la petite salle d’un hôtel à Marrakech.

Rappelons que Simona Guzman avait déjà organisé, en 2011, un festival de la danse orientale dans un hôtel à Marrakech avec la participation de 17 danseurs et danseuses israéliens. Mais elle n’avait pas été autorisée à en organiser la deuxième édition en 2012 en raison des protestations des associations qui militent contre la normalisation avec l’entité sioniste.

Par Hassan Benadad
Le 04/06/2019 à 23h27