Maroc-Turquie, un visa pour dissuader les candidats de Daach?

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Revue de presseKiosque360. Rabat envisage de restreindre l’accès des Marocains à la Turquie, principale voie de transit des candidats au jihad vers la Syrie et l’Irak.

Le 18/09/2014 à 06h30

L’onde de choc de Daach est-elle arrivée au Maroc? Cette hydre terroriste risque en tout cas de faire des milliers de victimes collatérales. "Les 100. 000 marocains qui se rendaient en Turquie pour le tourisme, pour les affaires, et pour les études… vont devoir se présenter aux consulats turcs au Maroc pour demander un visa d’entrée pour ce pays", annonce Akhbar Al Yaoum, dans son édition à paraître ce jeudi 18 septembre. Le titre choisi par le quotidien a de quoi surprendre : "Rabat demande à la Turquie d’imposer le visa aux marocains". Est-il raisonnable qu’un pays demande à restreindre l’accès de ses citoyens à un autre pays ? "La logique veut que l’imposition du visa à des citoyens d’un pays déterminé soit la conséquence directe d’une détérioration dans les relations bilatérales", explique une source d’Akhbar Al Yaoum ayant requis l’anonymat. A l’évidence, ce n’est point le cas de Rabat et Istanbul dont les points de vue demeurent politiquement rapprochés et les échanges particulièrement fructueux. Seulement voilà : la question du "visa turc", selon la source d’Akhbar Al Yaoum, ferait partie des "mesures exceptionnelles" imposées par les développements que pourrait engendrer la guerre annoncée contre la pieuvre Daach dont les tentacules risquent de s’étendre jusqu’en Afrique du Nord. Autant dire qu’il s’agit d’une mesure préventive destinée à couper l’organisation terroriste de ses bases arrières. "La demande de Rabat de restreindre l’accès à la Turquie reviendrait à empêcher les candidats marocains au jihad de grossir les rangs de Daach", clarifie la source d’Akhbar Al Yaoum.

Maintenant, la question est de savoir si la Turquie accédera à la demande du Maroc. "Il paraît qu’Istanbul n’est pas prête à répondre favorablement à cette demande, preuve en est, son refus de s’engager ouvertement dans la guerre anti-Daach initiée par les Etats-Unis, sans compter les répercussions négatives que pourrait occasionner la mesure d’imposition du visa sur la Turquie, dont le tourisme reste l’un des principaux leviers de croissance", relève Akhbar Al Yaoum. Une chose reste sûre : Vu le défi énorme que pose aujourd’hui la mouvance terroriste Daach, la priorité est d’ordre plutôt sécuritaire.

Y a-t-il des «daachiens» parmi nous ?

"Alerte au sein des services de sécurité à Tanger et Tétouan après que des salafistes aient déclaré leur allégeance à Abou Bakr el-Baghdadi», dévoile Al Massae, dans sa livraison de ce jeudi 18 septembre. Un acte aussi dangereux qu’inédit, relève le quotidien, en évoquant une "mobilisation tous azimuts" au sein des services du nord occupés actuellement à traquer toute velléité ou toute trace d’auto-revendication de la mouvance du "calife" auto-désigné de "l’Etat islamique". "Cette campagne concernerait quiconque aurait exprimé une appartenance vraie ou supposée à Daach, ou manifesté un appui personnel à cette organisation", explique le quotidien. Cette campagne, à la limite d’une purge, serait concentrée dans le quartier Béni Mekkada, réputé être le QG des salafistes et des jihadistes aimantés par la Syrie et l’Irak.

A l’instar de Tanger, la ville de Tétouan connaîtrait une forte mobilisation sécuritaire, d’après Al Massae. Cette levée de boucliers policière serait intervenue suite à une information selon laquelle un salafiste aurait «publiquement exprimé son allégeance à Aboud Bakr Al Baghdadi». Une attitude qui doit être affrontée avec d'autant plus de fermeté que le ministère de la Justice envisage de «muscler» la loi antiterroriste du royaume. Tolérance zéro envers quiconque manifesterait une sympathie à l’égard d’une idéologie terroriste, à plus forte raison en faire l’apologie. A l’origine des maux, il y a souvent des mots. Autant traiter le mal à la racine.

Par Ziad Alami
Le 18/09/2014 à 06h30