Maroc-France. Quand trois ONG jouent les trouble-fêtes

Abdelilah Benkirane et Manuel Valls.

Abdelilah Benkirane et Manuel Valls. . DR

Alors que chacune prêche généralement pour sa paroisse, voilà que Human Right Watch, Amnesty International France et ACAT font front uni pour saboter le retour à la normale des relations entre Rabat et Paris. Un acte désespéré qui a le mérite de renseigner sur la haine portée aux intérêts du royaume

Le 09/04/2015 à 21h52

C’est du jamais vu! Trois associations se liguent contre les intérêts du royaume sous prétexte de défendre des Droits de l’homme. L’obscure Association des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), l’antenne française d’Amnesty International, et Human Right ont commis ce jeudi 9 avril un communiqué commun dans l’espoir de mettre la pression sur Manuel Valls, actuellement en visite de travail au Maroc. A peine le Premier ministre français arrivé au royaume que ce collectif, créé pour l’occasion, a émis ce communiqué où il appelle le Premier ministre «à renoncer à un projet d’accord extrêmement problématique» signé entre le Maroc et la France.

Le trio d’ONG semble donc extrêmement (pour reprendre l’adverbe utilisé par le collectif) remonté contre le retour à la normale des relations entre le Royaume et l’Hexagone, après une année de froid diplomatique marquée, entre autres, par la suspension de la coopération judiciaire entre les deux pays. Pour reprendre cette coopération précieuse quand il s’agit notamment de lutte anti-terrorisme, les ministres de la Justice marocain et français ont signé, le 31 janvier, une nouvelle Convention d’entraide judiciaire. Et c’est bien cela qui fait grincer des dents ces chantres des droits humains. Pourtant, cet accord ne fait que respecter la souveraineté du royaume et lui restituer ses droits. Comme ces associations le disent elles-mêmes dans leur communiqué, la nouvelle Convention donne la «priorité au système judiciaire marocain pour enquêter sur tout crime ou délit commis au Maroc, même si la victime est française, dès lors qu'est potentiellement mis en cause un ressortissant marocain».

Cette disposition légitime pour un pays structuré avec ses propres institutions, ces trois associations la voient comme une mise en péril des «droits des victimes françaises et étrangères de crimes commis au Maroc, y compris de graves violations des droits humains». Car, ces donneurs de leçons voient le mal partout: nos responsables sécuritaires sont réduits au statut de tortionnaires fous-furieux, notre Justice est considérée comme inéquitable et incapable de mener des investigations… Bref, ces ONG brossent un tableau noir de la situation d’un pays qui a réalisé des avancées considérables en matière des Droits de l’homme (bien sûr, occultées dans leurs communiqués respectifs). Il faut croire qu’elles voient le Maroc comme une colonie qu’il faut toujours garder sous sa coupe. D’ailleurs, les termes du communiqué recèlent des perles subliminales «extrêmement» violentes à l’égard du Maroc. Un pays qu’on maintient, qu’on conforme à l’image qu’on a de lui, fut-elle surannée ou mieux: erronée. Un pays qui ne peut pas statuer sur des litiges qui se déroulent sur son sol et qui a besoin du tutorat de la France pour prononcer un verdict. Pourtant ces mêmes associations sont bien placées pour savoir que les cas de torture présumée qu’elles défendent sont de la pure calomnie de la part de repris de justice reconvertis en affabulateurs professionnels ou en apprentis maîtres chanteurs: les Moumni, Asfari et consorts… D’ailleurs, le conditionnel est le temps dominant dans le langage des trois signataires du communiqué de presse. Ils se gardent (et c’est là leur seule réserve) d’utiliser un ton affirmatif pour se protéger contre les très probables démentis que le temps apportera à la teneur de leur communiqué.

Cette action synchronisée de la part de ces associations sonne comme un acte désespéré pour remettre ces fausses causes au goût du jour. Elles tentent juste de profiter de la large couverture médiatique consacrée au déplacement officiel de Manuel Valls au Maroc pour semer le doute au sein de l’opinion publique française quant à la teneur d’un accord juste et équitable, paraphé par des responsables gouvernementaux responsables avant d’être approuvé par les Parlements des deux pays. Elles espèrent ainsi une récupération politicienne de cette Convention qui suit pourtant le circuit normal au sein des institutions françaises. Manuel Valls l’a d’ailleurs rappelé aujourd’hui même devant la presse: «Cette Convention est en train d'être examinée en Conseil d'Etat avant son adoption par le Conseil des ministres, prévue le 15 avril, et sa présentation à l'Assemblée nationale».

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 09/04/2015 à 21h52