Lutte contre le terrorisme: Le Maroc blinde sa législation

Des combattants de l'Etat islamique en Irak.

Des combattants de l'Etat islamique en Irak. . DR

La législation antiterroriste nationale sera plus sévère encore. Un projet d’amendement prévoit des peines allant jusqu’à 15 ans de prison ferme et de lourdes amendes pour ceux qui rallient les groupes terroristes, et ce dans le monde entier.

Le 15/09/2014 à 09h28

Si vous vous ralliez à un groupe terroriste ou même tentez de le faire, vous risquerez entre 5 et 15 ans de prison ferme. C’est l’un des grands amendements qui seront apportés dans les jours à venir aux lois marocaines relatives au terrorisme. Cet amendement, qui sera à l’ordre du jour du prochain conseil de gouvernement, prévoit aussi des amendes allant de 50.000 à 500.000 DH. Et les mêmes sanctions sont prévues pour toute personne ayant participé à l’embrigadement de terroristes. Les peines seront les mêmes pour les responsables d’une personne morale (parti, association…), alors que les amendes seront plus conséquentes et iront de 250.000 DH à 2,5 millions DH, sans parler de la dissolution.

Précision de taille: ces dispositions s’appliqueront aux personnes qui rejoignent des groupes terroristes n’importe où dans le monde et même sans que leurs actes soient dirigés contre le Maroc et ses intérêts. Tout comme il sera répréhensible de s'adonner à des actes de terrorisme, de diffuser la haine et promouvoir des idées extrémistes, il sera interdit de faire l’apologie ou la propagande de groupes terroristes. Concrètement, si quelqu’un fait l’apologie ou l’éloge de Daach, il risque d'être condamné aux mêmes peines précitées (5 à 15 ans). Une autre grande nouveauté est la possibilité pour le Maroc de juger des terroristes, quelle que soit leur nationalité, pour des actes de terrorisme, même si ces actes ne sont pas dirigés contre le Royaume, à cette condition près que les terroristes en question se trouvent sur le sol marocain et n’aient pas été jugés ailleurs pour leurs actes.Le Maroc renforce sa législation et a toutes les raisons de le faire dans un contexte international et régional où Daach recrute à gauche et à droite et commet les pires atrocités en Irak et en Syrie. Le Maroc, qui figure malheureusement au top cinq des pays exportateurs de jihadistes à l’EI (3ème place après les Saoudiens et les Tunisiens), craint également le retour de ses terroristes sur son sol, des terroristes qui ont acquis une expérience du combat et du maniement des armes et des explosifs. Avec l’amendement de ses législations antiterrorisme, le Maroc donne encore la preuve de sa détermination à lutter contre ce fléau qui inquiète le monde entier. 

Par Abdeladim Lyoussi
Le 15/09/2014 à 09h28