Lutte antiterroriste: Les révélations de Mansouri

Yassine Mansouri, directeur de la DGED.

Yassine Mansouri, directeur de la DGED. . DR

Revue de presseKiosque360. Des révélations époustouflantes ont été faites par le patron de la DGED, Yassine Mansouri, lors de la présentation, mardi, de la stratégie antiterroriste du royaume devant le Conseil de sécurité.

Le 02/10/2014 à 06h35

"Avortement de 119 attentats à l’explosif contre des établissements de sécurité, des sites touristiques, des représentations diplomatiques et des lieux de culte judéo-chrétiens". "Mise en échec de 109 tentatives d’assassinats contre des sécuritaires, des ressortissants marocains de confession juive, des personnalités politiques nationales et étrangères, ainsi que des touristes". "Mise en faillite de 7 projets de prises d’otages, 41 tentatives de vols sous la menace des armes"… Ces révélations chiffrées faites devant le Conseil de sécurité, mardi 30 septembre, par le patron de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), Mohamed Yassine El Mansouri, font la Une des principaux titres de la presse nationale paraissant ce jeudi 2 octobre. "En lisant la stratégie antiterroriste du royaume, exposée, mardi, par le patron de la DGED, Mohamed Yassine Mansouri, un sentiment de grande fierté vous envahit", salue Al Ahdath Al Maghribiya, qui reproduit l’intégralité du discours de Mansouri devant la commission onusienne de lutte antiterroriste, présidée par la représentante permanente de la Lituanie auprès des Nations unies, Monda Murmokaite. Statistiques précises sur les cellules démantelées. Données pointues sur les Marocains ayant rallié les mouvances terroristes essaimant en Irak et en Syrie. Démonstration argumentée de la collusion avérée du Polisario avec les mouvances terroristes s’activant sur l’axe Alger-Bamako-Niamey. En somme, un topo exhaustif sur cette success story marocaine qui a souvent rejailli au-delà des frontières.

Détenant des trésors de renseignements et un savoir-faire exemplaire en matière de lutte antiterroriste, le royaume, comme l’a si bien souligné le patron de la DGED, a aidé bien des pays à faire capoter des attentats terroristes, dont notamment les Etats-Unis, la France, la Belgique et l’Espagne, sans compter sa contribution, à l’échelon régional, aux efforts de mise hors d’état de nuire des Ansar Eddine (opération militaire française, nommée Serval, en 2013, au nord du Mali), pour ne citer que ces terroristes financés et armés, faut-il l’occulter, par le Département algérien du renseignement et de la sécurité (DRS). Fait curieux, dévoile Mansouri, cité par Al Ahdath Al Maghribiya, "les services de sécurité marocains ont fourni à leurs homologues occidentaux des renseignements extrêmement importants au sujet de la spectaculaire prise d’otages perpétrée, en janvier 2013, sur le site gazier Aïn Amenas, au sud de l’Algérie, par le groupe du terroriste Belmokhtar "Les signataires par le sang".

Mise en garde contre les visées expansionnistes de Daach

Yassine Mansouri dévoile les détails du projet expansionniste de l’Etat islamique en Irak et en Syrie", rapporte Assabah, dans son édition de ce jeudi 2 octobre. Evoquant les Marocains aimantés par cette hydre terroriste, le patron de la DGED a révélé qu’ils seraient au nombre de 1.193, dont 216 ex-détenus islamistes, 251 d’entre eux ayant trouvé la mort dans les combats ou dans des attentats suicide (219 en Syrie et 32 en Irak), ajoutant que 500 autres guettent aujourd’hui la moindre occasion pour aller grossir les rangs de l’organisation terroriste d’Abou Bakr Al Baghdadi. Ce qui reste hors de question, vu le tour de vis sécuritaire qui se traduit par un renforcement drastique du dispositif de contrôle policier et un verrouillage de l’arsenal juridique antiterroriste allant jusqu’à pénaliser toute déclaration apologétique au profit de Daach, à plus forte raison une auto-revendication ou une allégeance au "calife" auto-désigné de l’Etat islamique.

La Commanderie des croyants, une arme efficace contre Daach

Au-delà du volet sécuritaire savamment détaillé par le patron de la DGED, le ministre des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, a planché sur la question religieuse en axant son discours, devant le Conseil de sécurité, sur le rôle de la Commanderie des croyants, "sorte de pacte entre le Roi et le peuple", relève Akhbar Al Yaoum, dans un article à paraître en Une de son édition du jeudi 2 octobre. "Ce qui distingue l’expérience marocaine, c’est qu’elle est le fruit d’un système politique fondé sur la Commanderie des croyants, une sorte de pacte entre le roi et son peuple", rapporte le quotidien, en référence au discours onusien du ministre des Affaires islamiques. "Le gouvernement marocain édicte des lois qui sont en parfaite harmonie avec l’esprit de l’Islam", précise le ministre, en insistant que ces lois se font sous la supervision du Commandeur des croyants, le roi Mohammed VI, le garant du respect de l’Islam, de la liberté du culte et des libertés. Justement, l’exception marocaine est là.

Par Ziad Alami
Le 02/10/2014 à 06h35