Lutte antiterroriste: comment les services marocains ont rendu inefficace la stratégie de Daech

Le360

Les services nationaux viennent de mettre en échec de nouveaux projets d’attentats visant le royaume. Les secrets d’un nouveau coup de maître réalisé par les hommes de Hammouchi.

Le 27/07/2016 à 17h41

Leur nombre a de quoi surprendre. Leur plan, aussi. Eux, 52 sur un total de 143 individus soupçonnés d’allégeance à Daech ont été arrêtés en la seule journée du 19 juillet dans une action coordonnée entre les services nationaux. Cette action, annoncée ce mercredi 28 juillet par le ministère de l’Intérieur, «a permis d’avorter des opérations terroristes d'un niveau de préparation très avancé ciblant des prisons, des sites sensibles, des établissements sécuritaires, des festivals, outre l'assassinat de sécuritaires, de militaires et de touristes».

En d’autres termes, les services nationaux ont empêché les suspects affiliés à Daech d’agir. Un passage à l’acte qui, qu’à Dieu ne plaise, aurait pu occasionner un carnage.

Naturellement, face à ce nouveau plan savamment orchestré et téléguidé par le soi-disant «Etat islamique», et dont l’exécution a été confiée à des suppôts locaux d’Al Baghdadi, l’on ne peut qu’être surpris par son ampleur et la persévérance assassine de son hydre à viser la paix et la stabilité du royaume.

Or, le projet de ces stratèges du «Grand soir», ces architectes du chaos, ces fossoyeurs de l’espérance, a devant et contre lui une stratégie sécuritaire qui a rendu inefficaces les sinistres projets déstabilisateurs.

Anticipation-opérabilité, la recette d’une résilience peu ordinaire

Rappelez-vous: le 15 mai 2015, Abdellatif Hammouchi, alors directeur de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), a été nommé aussi à la tête de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Désormais, et sur décision royale, Abdellatif Hammouchi, un pro de la sécurité qu’on ne présente plus, est aux commandes de deux départements tout aussi névralgiques l’un que l’autre. Plus d’un an plus tard, ce choix qui rompt avec un schéma classique suivant lequel la DGST (renseignement) et la DGSN (opérabilité), qui ont toujours été gérées de manière bicéphale, a démontré son efficacité notamment sur le front de la lutte antiterroriste.

Jamais la coordination entre les deux pôles n’avait été aussi fluide et fructueuse que lorsqu’ils sont passés sous la coupe d’un seul maître à bord. A l’excellent travail d’anticipation et de prévention, qui est le propre du renseignement, Abdellatif Hammouchi conjugue désormais une meilleure opérabilité des services de sécurité. L’interopérabilité entre la DGST et la DGSN a permis de nettoyer, en temps réel, les foyers des extrémistes alliés à Daech, dont les sinistres projets sont désormais étouffés dans l’œuf grâce à une inlassable action préventive qui passe aujourd’hui pour un modèle régional, pour ne pas dire international.

Par Ziad Alami
Le 27/07/2016 à 17h41