Lois électorales: le PJD se rebelle contre la Cour constitutionnelle

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Revue de presseKiosque360. Bien que la Cour constitutionnelle ait statué définitivement sur le quotient électoral, le PJD continue à s’y opposer. Il rejette la décision et soutient que le nouveau quotient est antidémocratique, de même que la suppression du seuil électoral est un danger pour les institutions.

Le 11/04/2021 à 21h59

Le chef du gouvernement est inquiet. Le secrétariat général de son parti, lui, s’est lancé de plus belle dans ses lamentations et a repris ses jérémiades. Autant dire qu’au PJD, c’est une atmosphère de deuil. La Cour constitutionnelle vient d’avaliser l’amendement du projet de loi organique de la première Chambre et donc la nouvelle méthode de calcul du quotient électoral. Une décision que le parti islamiste a critiquée ouvertement et contre laquelle il se rebelle. Saâd-Eddine El Othmani et l’organe exécutif de son parti continuent, en effet, de rejeter ouvertement la nouvelle méthode de calcul du quotient électoral, écrit le quotidien Assabah dans son édition du lundi 12 avril.

A peine la décision de la Cour constitutionnelle rendue publique, les membres du secrétariat général du parti se sont transformés en experts en droit constitutionnel. Ils sont unanimes à soutenir, encore une fois, que le calcul du quotient électoral sur la base des inscrits aux listes électorales est antidémocratique. Pour les dirigeants du parti islamiste, c’est une option qui met en cause la légitimité des élections et va à l’encontre du choix démocratique qui est considéré comme l’une des constantes de la nation.

Peu avant la publication d’un communiqué du secrétariat général qui reprend exactement cette position, le chef du parti avait déclaré, lors de l’ouverture d’une réunion de la jeunesse, que le nouveau quotient électoral est «inacceptable» et que le PJD allait continuer à s’y opposer. En réalité, explique le quotidien, le PJD et son secrétaire général ne s’opposent pas seulement à la nouvelle méthode du calcul du quotient électoral, mais également à la décision de supprimer le seuil électoral.

Là encore, poursuit le quotidien, tout en allant à contresens de ce que la Cour Constitutionnelle a décidé, le patron du parti et son organe exécutif estiment que l’abolition du seuil électoral «est un danger» pour les institutions dans le sens où il «favorise la balkanisation de la carte politique». En conséquence, il serait très difficile de dégager une majorité dans chacune des instances dirigeantes des collectivités territoriales, ce qui va certainement rendre difficile la vie des citoyens.

Cela étant, comme l’a souligné le patron de la jeunesse du parti, l’actuel ministre du Travail, Mohamed Amekraz, le nouveau quotient électoral ayant été avalisé par les juges constitutionnels, il est devenu totalement légal et opposable à tout le monde. Aucun recours n’est donc possible pour l’invalider. Mais, ajoute-t-il, cité par Assabah, il reste sujet à débat. C’est que pour le parti islamiste, les instances qui seront issues des prochaines élections, leur formation ayant été altérée, seront certainement incapables d’exprimer réellement la volonté des citoyens. Ce nouveau quotient, prévient le PJD, contribuerait, de plus, à aggraver l’abstention au cours du prochain scrutin.

Par Amyne Asmlal
Le 11/04/2021 à 21h59