L’intérieur sévit contre les lobbies de l’immobilier à Kénitra

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Revue de presseKiosque360. Le lobby de l’immobilier qui visait des sites historiques dans la ville de Kénitra vient d’être rappelé à l’ordre. En effet, le ministère de l’Intérieur a interdit toute démolition des sites historiques à des fins de spéculation immobilière.

Le 07/09/2020 à 19h37

Les bâtiments classés patrimoine de la ville de Kénitra seront préservés et sauvegardés. Un recensement de ces sites sera effectué incessamment. En attendant cette opération de recensement, les bâtiments et monuments historiques inscrits sur la liste du patrimoine national par le ministère de la Culture ne pourront faire l’objet d’aucune autorisation de transformation, de démolition ou de reconstruction. Selon le quotidien Al Akhbar, qui s’intéresse à ce sujet dans son édition de ce mardi 8 septembre, le gouverneur de la préfecture de Kénitra, Fouad Mhamdi, a adressé une lettre aux présidents des communes pour leur rappeler qu'il était formellement interdit d’accorder des autorisations de construire sur des sites classés patrimoine de la ville. La lettre a été également adressée au maire de la ville, Aziz Rebbah, qui est en même temps ministre de l'Energie, des mines et du développement durable dans le gouvernement El Othmani.

Cette initiative des autorités du ministère de l’Intérieur a été prise suite aux travaux lancés par un promoteur immobilier pour démolir un site datant de 1929 et classé patrimoine historique de la ville, avec l'objectif de construire des immeubles. Ce qui a provoqué la colère de la société civile qui est montée au créneau pour dénoncer cette spéculation immobilière. En fait, indiquent les sources du quotidien, des promoteurs immobiliers proches des décideurs de la commune urbaine de Kénitra auraient acquis des sites historiques pour les démolir et bâtir des complexes résidentiels. Des tractations ont déjà eu lieu pour un site jouxtant le siège de la préfecture de Kénitra. Des procédures ont démarré, en effet, pour négocier le départ des locataires, précisent les sources du quotidien. Cet appétit aiguisé des promoteurs immobiliers a déjà ravagé plusieurs anciennes résidences qui ont été transformées en immeubles, au lieu d’être entretenues et sauvegardées.

Par Amyne Asmlal
Le 07/09/2020 à 19h37