L'Intérieur lance un débat national sur les terres collectives

Le360

Le ministre délégué à l'Intérieur, Charki Draiss, a donné, mercredi, le coup d'envoi à un débat national sur la résolution de la problématique des terres collectives.

Le 20/03/2014 à 01h12

Le ministre délégué à l'Intérieur, Charki Draiss, a lancé, mercredi, un débat national sur la résolution de la problématique des terres collectives, dites "soulalias" ou "joumoue", en proposant une "approche participative, pragmatique, féconde et fructueuse qui serait au service du citoyen", a constaté un journaliste de Le360. "Ce débat auquel doivent participer les intéressés, les élus, les régions et les préfectures est en conformité avec le discours du 20 août 2013 de Sa Majesté le roi qui a mis l'accent sur la nécessité d'engager un débat large et constructif sur toutes les questions majeures de la nation pour réaliser les résultats tangibles que les Marocains réclament". Draiss a émis l'espoir que ce débat atteigne son objectif celui de trouver des solutions juridique et institutionnelle.

Une problématique complexe

Ce débat national se décline par l'organisation de forums à Oujda, Ifrane, Ouarzazate, Marrakech et Kénitra. Un colloque clôturera le débat national avec l'ensemble des partenaires et des intervenants, selon le ministre Draiss. Mohand Laenser, ministre de l'Urbanisme, Aziz Akhanouch, ministre de l'Agriculture, Lahbib Choubani, ministre des Relations avec le parlement et Nizar Baraka, président du Conseil économique et social, ont tous salué l'initiative de ce débat national insistant sur la nécessité de trouver des solutions à ce problème endémique.

"Les terres collectives sont gérées suivant les coutumes de chaque région. Cela donne lieu à des pratiques arbitraires", souligne Abderrahim El Bouhmidi, avocat et professeur universitaire, spécialiste du droit rural. Ainsi, dans certaines régions, les femmes sont totalement écartées alors que dans d’autres, elles bénéficient de petites parts. Le cas des femmes est très éloquent en matière de freins à la réforme. La nature des terres collectives qui compte 15 millions d'hectares est complexe et pose depuis 1919, date de la promulgation du dahir les régissant, des problèmes énormes allant des naibs (représentants parfois des lobbies) jusqu'à leur régime de gestion et du foncier. Les femmes qui constituaient un autre problème énorme en matière notamment d'héritage viennent d'obtenir la qualité de naibs (déléguée). Cinq d'entre elles ont été récemment choisies à Kénitra). Elles ont le droit d'hériter et d'exploiter en leur nom ces terres. Les terres collectives dont 85% sont des parcours sont la propriété des collectivités ethniques. Elles obéissent à un régime foncier particulier et sont régies par un cadre juridique spécifique.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 20/03/2014 à 01h12