L’Etat veut récupérer les terrains industriels acquis par des spéculateurs

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Revue de presseKiosque360. Le gouvernement va plancher sur tous les cas de terrains industriels transformés en programmes de logement. Ils vont être retirés à leurs acquéreurs. En même temps, il prépare un projet de loi pour mettre le foncier industriel à l’abri de la spéculation.

Le 12/01/2018 à 21h39

Les terrains de zones industrielles acquis par des spéculateurs immobiliers leur seront retirés. C’est ce que vient d’annoncer la secrétaire d'Etat chargée du Commerce extérieur, Rkia Derham, devant la Chambre des conseillers.

Selon le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du week-end, les parlementaires ont soulevé cette problématique lors de la dernière séance des questions orales. Le journal affirme que de vastes terrains ont été acquis dans des zones industrielles, souvent pour un dirham symbolique, par des promoteurs qui les ont transformés en programmes immobiliers. 

En d’autres termes, précise le journal, citant des conseillers de la deuxième chambre, ces promoteurs ont fait agir leur relations parmi les élus locaux et au sein de l’administration territoriale pour mettre la main, à des prix dérisoires, sur des terrains censés abriter initialement des unités industrielles, pour les transformer en immeubles et les revendre à des prix astronomiques. C’est le cas, précise le journal, un peu partout au Maroc, avec comme conséquence un important manque à gagner pour la communauté, notamment en terme d’emplois.

En réaction, la secrétaire d’Etat a affirmé que si ces personnes n’ont pas eu honte d’agir de la sorte, l’Etat va se montrer, à son tour, intransigeant et fera tout pour récupérer ces terrains. Pour ce faire, affirme la responsable gouvernementale, elle va tenir incessamment une réunion avec des comités conjoints locaux pour examiner, au cas par cas, tous ces dossiers. Et lorsqu’il s’avèrera que des terrains auront effectivement été acquis et exploités pour des motifs autres que ceux auxquels ils étaient destinés, leurs acquéreurs seront expropriés.

D’une manière générale, précise la secrétaire d’Etat, le gouvernement est conscient du problème que pose le foncier pour l’investissement, en raison notamment de son prix très élevé. D’autant, a-t-elle ajouté, que la spéculation immobilière empêche l’Etat d’atteindre ses objectifs d’investissement et de création d’emplois. Aussi le gouvernement œuvre-t-il actuellement pour mettre à la disposition des investisseurs des zones industrielles de nouvelle génération à des prix très compétitifs.

En même temps, a ajouté la responsable gouvernementale, il est urgent de mettre en place un cadre juridique pour encadrer et protéger le foncier industriel. Ce nouveau cadre permettra de récupérer, de façon automatique, les terrains acquis et non exploités par leurs acquéreurs. Ce projet de loi est en préparation, a-t-elle précisé.

Par Amyne Asmlal
Le 12/01/2018 à 21h39