Les «secrets» de la stratégie antiterroriste du Maroc

Mohamed Fizazi, ex-théoricien de la salafia, a eu le privilège de diriger, fin mars 2014 à Tanger, la prière du vendredi, en présence du Commandeur des croyants, le roi Mohammed VI.  

Mohamed Fizazi, ex-théoricien de la salafia, a eu le privilège de diriger, fin mars 2014 à Tanger, la prière du vendredi, en présence du Commandeur des croyants, le roi Mohammed VI.   . DR

Revue de presseKiosque360. Un haut responsable au ministère de l’Intérieur, Beloui Laâroussi, a dévoilé, lors d’une réunion de l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée organisée à la Chambre des conseillers, les mécanismes mis en place par le royaume pour prévenir et lutter contre le fléau terroriste.

Le 27/05/2015 à 08h14

«Le Maroc ne combat pas seulement l’extrémisme violent, mais l’extrémisme en général, sachant que les frontières entre l’extrémisme et la violence sont restreintes», a déclaré le chef du service de sécurité au ministère de l’Intérieur, Beloui Laâroussi, cité par Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce mercredi 27 mai.

Ce haut responsable sécuritaire, qui intervenait dans le cadre d’une réunion, à la Chambre des conseillers, de l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée (APM), a expliqué que «le royaume avait adopté, depuis 2003, une stratégie qui, loin de vouloir restreindre le champ des libertés, consiste à doter les services concernés de mécanismes de vigilance et de surveillance, et ce jusque dans les mosquées, de manière à anticiper et, du coup, prévenir tout passage à l’acte».

Toujours selon ce responsable sécuritaire, la première étape de cette stratégie a été amorcée, au niveau législatif, par l’institution de la loi antiterroriste. «Les terroristes sont des criminels et, tout comme on pose des lois pénales pour combattre le crime, il ne faut pas hésiter à élaborer des lois qui tiennent compte de la spécificité du terrorisme», a-t-il ainsi souligné.

Au-delà du front législatif, le royaume a mené une autre bataille, tout aussi importante, contre les poches de pauvreté et toutes formes d’exclusion susceptibles de nourrir l’extrémisme et le terrorisme, par voie de conséquence. Le responsable sécuritaire en veut pour preuve la mise en place de «l’Initiative nationale de développement humain» (INDH).

Le troisième front de lutte antiterroriste ouvert par le royaume, selon Beloui Laâroussi, est «l’encadrement du champ religieux». Le responsable au ministère de l’Intérieur cite l’exemple du cheïkh salafiste Mohamed Fizazi, érigé en modèle.Mohamed Fizazi, ex-idéologue du salafisme, a ainsi eu le privilège de diriger, fin mars 2014, la prière du vendredi en présence du commandeur des croyants, le roi Mohammed VI, à la mosquée Tarik Ibn Ziad, à Tanger. Un bel exemple de réussite d'une stratégie basée davantage sur la prévention et l'anticipation que sur la seule et unique équation sécuritaire.

Par Ziad Alami
Le 27/05/2015 à 08h14