Les élus de Rabat lavent leur linge sale en public

Fathallah Oualalou, maire de Rabat.

Fathallah Oualalou, maire de Rabat. . DR

Revue de presseKiosque360. La session de juillet du conseil de la ville de Rabat s'est encore une fois transformée en séance de règlements de comptes entre élus.

Le 15/08/2014 à 06h31

Fathallah Oualalou, le maire socialiste de Rabat, n'est pas au bout de ses peines. Tenue mercredi 13 août, pour la troisième fois, la session de juillet du conseil de la ville a viré aux règlements de comptes entre conseillers avec un échange de graves accusations. Et c'est Abdelfattah El Aouni, coordinateur des élus du Mouvement populaire (MP), qui a ouvert les hostilités. A en croire Al Massae, dans sa livraison de ce vendredi 15 août, l'élu en chef des harakis a affirmé que la place naturelle des deux tiers des conseillers de Rabat était la prison au vu des casseroles qu'ils traînent. En présence du responsable de l'autorité locale (secrétaire général de la wilaya de Rabat), El Aouni a ajouté que des élus ont échappé à la prison grâce à Feu Hassan Amrani, ancien wali de région, qui a préféré fermer les yeux. "Ceux-là se reconnaîtront et leurs affaires sont connues de tous. Il fallait qu'ils soient en prison au lieu d'assister aux sessions du conseil de la ville", a renchéri l'élu MP, lit-on sur les colonnes d'Al Massae. Selon le même quotidien, cette session dont l'ordre du jour comportait 40 points a dévié encore plus quand des voix se sont élevées pour demander l'ouverture d'une enquête sur une dépense de 1 million de dirhams. Ce montant, accusent certains conseillers, aurait servi à payer les frais de formation de trois élus et, qui plus est, ne sont guère dans le besoin.

Le maire vivement critiqué

Oualalou a eu, comme d'habitude, sa part de critiques. Al Akhbar rapporte que le conseiller Aziz Ellamini, a accusé le maire socialiste d'avoir failli à ses missions dans la conduite des affaires de la capitale. Oualalou a été ouvertement accusé d'avoir signé des décisions d'embauche de 42 personnes et ce, en pleine campagne électorale pour les législatives du 25 novembre 2011. Ellamini a enfoncé encore le clou en accusant le maire d'avoir privé des centaines d'enfants issus de familles démunies de vacances sous prétexte de protection des deniers publics. Des accusations que le maire socialiste a réfuté sans toutefois parvenir à ramener le calme parmi les conseillers. Les graves accusations échangées entre les élus de Rabat, en public et en présence du représentant du ministère de l'Intérieur, devraient normalement déboucher sur l'ouverture d'une enquête approfondie. Il y va du droit des contribuables de savoir comment sont gérés les deniers publics.

Par Fatima Moho
Le 15/08/2014 à 06h31