L’élection du nouveau président algérien vue par la presse marocaine

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Revue de presseKiosque360. Le nom de Abdelmajid Tebboune, nouveau président algérien, élu dans le vif climat de contestation populaire que vit actuellement l’Algérie, est sur toutes les lèvres à travers le monde. La presse marocaine de ce 16 décembre ne fait pas exception.

Le 15/12/2019 à 21h09

C’est sur un ton mi-sérieux, mi sarcastique que le quotidien Assabah du lundi 16 décembre commente l’élection du nouveau président algérien, à travers un article intitulé «Nous aimons tous Tebboune». Rappelant que le voisin de l’Est n’a jamais cessé de provoquer le royaume, tantôt en l’accusant de voler «son» patrimoine (caftan, couscous, musique rai…), tantôt à travers les sorties diplomatiques puériles de ses hauts responsables, voilà qu’il lui place à la Mouradia «un président dont le prononcé du nom est une ‘’hchouma’’, un tabou, qui disperse la famille», écrit Assabah. Même Abdelaziz Bouteflika, grand connaisseur de la darija marocaine, n’a pu supporter Tebboune plus de deux mois à la tête de la primature algérienne.

En tout cas, estime Assabah, la Haute autorité de la communication et de l’audiovisuel (HACA) serait bien inspirée d’intervenir auprès des présentateurs des JT en vue de s’accorder sur une appellation respectable du nouveau président algérien. Ce dernier, selon la majorité des internautes marocains, n’apportera rien de nouveau dans les relations maroco-algériennes, car n’ayant aucun pouvoir, conclut le quotidien dans un second article de la même livraison de ce lundi.

Une idée que défend également Al Ahdath Al Maghribia qui, dans son billet d’angle quotidien, «Min Samim Al Ahdath», fustige la première déclaration du nouveau président algérien, qui a conditionné l’ouverture des frontières terrestres à des «excuses» de la part du Maroc. Une façon de dire, «comme le lui aurait soufflé à l’oreille le véritable maître de la Mouradia, le général Ahmed Gaïd Salah», que l’ouverture des frontières maroco-algériennes n’est pas pour demain. Il n’empêche que le Maroc restera lui aussi sur ses positions fermes: respect du peuple algérien, intransigeance sur l’atteinte à son intégrité territoriale et refus de tout séparatisme remettant en cause l’unicité des Etats.

Pour sa part, Akhbar Al Yaoum rapporte que le Maroc ne doit pas s’attendre à du bon de la part du nouveau président algérien, dont les différentes interventions durant la campagne électorale télévisée ont donné à voir un «ennemi viscéral du Maroc».

C’es donc le statu quo qui prévaut dans la région maghrébine et en Algérie après «l’élection du douze-douze», estime Al Massae selon lequel il n’y a eu ni vainqueur, ni vaincu: mais le «système» et le peuple continueront à se défier, jusqu’à ce que l’armée lève sa tutelle sur le pouvoir en Algérie ou qu’une implosion violente s’ensuive. Et de conclure, à l'instar de nombreux journaux algériens, que l'élection de Tebboune est un «non-événement».

Par Mohamed Deychillaoui
Le 15/12/2019 à 21h09