Législatives2016: l’Istiqlal veut réformer la compensation et la retraite

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Revue de presseKiosque360. Le parti de l’Istiqlal (PI) promet de revoir les «mesures catastrophiques» de l’actuel gouvernement. Il compte également sur le waqf, la zakat et les banques participatives pour améliorer les ressources budgétaires de l’Etat.

Le 16/09/2016 à 21h23

Ceux qui s’attendaient à ce que le parti de l’Istiqlal applaudisse le bilan du gouvernement, après ce qui a été présenté comme rapprochement avec le PJD, doivent revoir leurs calculs. Hamid Chabat, secrétaire général du parti, n’a pas mâché ses mots. Il ne s’est pas limité a critiquer sévèrement le bilan de l’Exécutif, dont l’Istiqlal assume une partie, et qu’il qualifie de catastrophique, mais il promet d’en réviser radicalement deux de ses actions phare : la réforme de la Caisse de compensation et du régime de retraite. Cela, bien sûr, s’il est amené à conduire le gouvernement issu des prochaines élections du 7 octobre, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce week-end des17 et 18 septembre.

«La première chose que le prochain gouvernement fera, si nous sommes à sa tête, c’est de revoir les catastrophes de l’actuel gouvernement», affirme Hamid Chabat, cité par le journal, lors de la présentation du programme électoral de son parti, jeudi dernier à Rabat. Chabat fait ainsi référence à la réforme de la retraite et de la Caisse de compensation. Aussi, le chef de file de l’Istiqlal est-il clair : « Si le gouvernement sortant revient aux affaires, la situation de la crise ne fera que s’aggraver davantage ».

Pour le reste, le programme du parti, tel que présenté, est articulé autours de quatre axes. Il comprend 64 engagements, 90 objectifs et 556 mesures. L’un des axes a été entièrement consacré au volet économique. Dans ce domaine, le parti s’engage notamment à ramener le taux de chômage à mois de 7% à l’horizon 2021, contre plus de 17% en 2015. Il ambitionne également de porter le nombre des touristes en visite au Maroc à 15 millions par an, contre 10,8 millions l’année dernière. La classe moyenne fait de même partie des préoccupations du parti. Le PI entend porter son rapport à la population globale du Maroc à 65% contre moins de 50% actuellement.

Un programme que l’Istiqlal veut ambitieux, mais réaliste. Ainsi, estime l’économiste Omar Kettani, cité par le journal, le programme ne fait pas référence aux éventuelles insuffisances et aux carences qui pourraient surgir à long terme. Les cinq ans que dure le mandat du gouvernement ne permettent pas de cerner toutes les portées du programme, dit-il, ni d’en évaluer vraiment l’efficacité.

Ainsi, l’Istiqlal entent continuer la politique d’encouragement, à coup d’incitations sociales et fiscales, aux entreprises qui embauchent les jeunes fraichement diplômés. Il affirme également poursuivre l’actuelle politique agricole en complétant le programme de création des pôles régionaux de production.

Pour financer son programme, l’Istiqlal estime que les ressources actuelles de l’Etat, basées essentiellement sur les impôts, restent insuffisantes. Il envisage, en ce sens, d’explorer d’autres pistes comme les ressources dites religieuses, le waqf et la zakat, ainsi que la participation des futures banques participatives à l’économie nationale. Et de conclure que «les objectifs sont grands, quantifiés et chiffrés, mais les ressources pour les financer sont incertaines, voire inexistantes».

Par Amyne Asmlal
Le 16/09/2016 à 21h23