Législation: la majorité à l'épreuve des libertés individuelles

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Revue de presseKiosque360. Le projet de réforme du code pénal, notamment dans ses dispositions relatives aux libertés individuelles, risque de faire sauter la majorité gouvernementale. Le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, a déjà annoncé la couleur de son parti. Les détails.

Le 30/09/2019 à 18h23

Les dispositions relatives aux libertés individuelles contenues dans le code pénal, soumis à la commission compétente au Parlement, dans le cadre de sa réforme, risquent de faire éclater l’actuelle coalition gouvernementale. En effet, des voix s’élèvent déjà, dénonçant l’attitude du chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, qui a déjà cadré politiquement les réformes en question.

En ce qui concerne l’avortement, par exemple, le chef du gouvernement a fait allusion aux cas de la commission consultative au sujet de l’avortement, à savoir la malformation du fœtus, le danger sur la vie de la mère et le viol. Autant dire qu’il a déjà exprimé la position du Parti de la justice et du développement (PJD), puisque la déclaration a été faite lors d’une activité partisane de son parti dans la région de Souss, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du 1er octobre 2019.

A ce propos, les sources du quotidien précisent que des leaders de la majorité ont également critiqué le ministre de la Justice, Mohamed Aujar, leader du Rassemblement national des indépendants (RNI), qui a transféré le projet du code pénal devant la commission compétente au Parlement sans aucun changement, validant ainsi la vision de son prédécesseur, Mustapha Ramid. Ces critiques reprochent au ministre de la Colombe d’avoir suivi la vision islamiste du projet en question, alors qu’il défendait les libertés individuelles dans les meetings de son parti, tout en s’attaquant aux positions des conservateurs. Le ministre de la Colombe aurait au moins amendé l’article qui pénalise les relations consentantes entre un jeune homme et une jeune fille, en supprimant la qualification de débauche, font remarquer les mêmes sources. Et d’ajouter que des débats houleux sont en vue entre les membres de la commission de la législation à la Chambre des représentants, dès le démarrage de la rentrée politique, le 11 octobre.

Dans le même sillage, la députée du PJD, Amina Maelaenine, a appelé à ne pas mêler religion et débats législatifs à propos de cette question. Quoi qu’il en soit, ces dispositions relatives aux libertés individuelles mettront à rude épreuve la majorité gouvernementale.

Par Mohamed Younsi
Le 30/09/2019 à 18h23