Légalisation de la culture du kif: Qu'en pensent les partis ?

Siège du Parlement.

Siège du Parlement. . DR

Le PAM organise, mercredi au Parlement, une rencontre sur la légalisation de la culture du kif. Les réactions de la classe politique.

Le 03/12/2013 à 23h44

Le Parti authenticité et modernité (PAM) organise ce mercredi une journée d’étude au Parlement sur la question de la légalisation de la culture du kif. L’objectif de cette rencontre-débat est de formuler des recommandations pour la préparation d’une proposition de loi visant la légalisation de la culture du kif et son usage exclusivement médicinal. Une pléiade de personnalités politiques, de spécialistes et d’experts nationaux et internationaux, dont des médecins prendront part à cette journée d’étude. "Notre objectif est de changer la donne. Le kif a des vertus médicinales et nous devons faire profiter aussi bien les petits agriculteurs que l’Etat de ce marché prometteur. Notre objectif est la légalisation contrôlée de la culture du kif", déclare Mehdi Bensaïd, député du PAM, à Le360 avant de poursuivre : "Cette transformation de la culture du kif pour un usage médical permettra à l’Etat de générer des recettes. Les petits agriculteurs profiteront également de cette transformation. C’est une politique gagnant-gagnant. Nous visons à travers ce projet de proposer une alternative à la solution sécuritaire adoptée dans la région".

Les ONG se mobilisent

Cette rencontre-débat est initiée en partenariat avec le collectif pour l'usage médical et industriel du kif, fédérant deux ONG à savoir l'Association du Rif des droits de l'homme (ARDH), présidée par Chakib Al Khyari, et l’association de défense des droits de l’homme dirigée par Habib Hajji. "Le collectif se mobilise depuis 2008 pour faire aboutir ce projet qui vise l'exploitation du kif à des fins thérapeutiques et industrielles", rappelle Al Khyari. Selon cet acteur associatif, la légalisation de la culture du kif n’est pas une simple tâche. "La transformation industrielle de la culture du kif exige d’abord de la préparation d’une étude sur la faisabilité du projet", poursuit-il. Il faut mener une étude sur le terrain sur les infrastructures existantes de la région, les besoins entre autres. A l’issue de cette rencontre, nous allons élaborer un plan stratégique pour la légalisation de la culture du kif.Les partis politiques s'expriment

Le PAM n’est pas le seul parti politique à s’intéresser à ce projet. L'Istiqlal et l'USFP ont aussi fait part de leur intérêt. Le parti de la balance se penche sur l’élaboration d’une proposition de loi légalisant la culture du cannabis. "La plateforme est prête. Nous sommes en train de mettre la touche finale au projet. Notre proposition de loi sera finalisé d’ici un mois", indique Noureddine Moudiane, chef du groupe parlementaire de l'Istiqlal à la Chambre des représentants, qui a tenu à préciser que son parti était le "premier à lancer le débat sur cette question au Parlement il y a quelques années". De son côté, la parlementaire USFP, Rachida Benmasoud, déclare que son parti est pour la légalisation de la culture du cannabis. Mieux, elle appelle la mise en place en urgence des lois qui permettent l'usage de cette plante dans le domaine médical et industriel. "Le Maroc doit s'inspirer des expériences étrangères pour réussir ce projet", renchérit-elle.Le PJD ne voit pas les choses de cet oeil. Le parti de la lampe, chef de file du gouvernement, appelle à la réalisation d'une étude approfondie avant de se prononcer. "Le projet de légalisation de la culture du kif n'est pas débattu actuellement au sein du parti", souligne d'emblée Abdellah Bouanou, président du groupe PJDiste au Parlement. Et de préciser :"La question est très délicate et sensible. Il faut d'abord réaliser des études approfondies sur l'impact économique et social de ce projet avant de lancer un débat national". Une rencontre entre le collectif pour l'usage médical et industriel du kif et les dirigeants du PJD serait proche. "Le PJD m'a contacté et nous avons convenu de se rencontrer dans les jours à venir pour débattre de cette question", affirme Al Khyari.

Par Khadija Skalli
Le 03/12/2013 à 23h44