Le tifinagh pourrait faire sauter la majorité gouvernementale

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Revue de presseKiosque360. La crise qui secoue la coalition gouvernementale à propos de l’émission de billets de banque et de pièces de monnaie en caractères tifinaghs s’accentue toujours, menaçant de faire sauter cette alliance. Les détails.

Le 29/05/2019 à 20h14

Les deux principaux partis de la majorité, le Parti de la justice et du développement (PJD) et le Rassemblement national des indépendants (RNI), restent toujours divisés sur la question de l’utilisation du caractère tifinagh dans l’impression et l’émission des billets de banque et des pièces monétaires, dans le cadre des débats autour de la loi fondamentale de Bank Al-Maghrib, dans le circuit législatif. Selon le quotidien Al Akhbar, qui se penche sur ce sujet dans son édition de ce jeudi 30 mai, le RNI a fait miroiter le recours à l’article 192 du règlement intérieur de la Chambre des représentants, en renvoyant le projet de loi en question devant la commission de l’économie et des finances, présidée par le PJDiste Abdellah Bouanou, en vue de refaire le vote. Ce qui a poussé le PJD a coordonner avec le Parti de l’istiqlal (PI) en vue de faire tomber le caractère «tifinagh» en dehors de la majorité gouvernementale, précisent les sources du quotidien.

Cette tension a poussé le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, à saisir le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki, afin de trouver une issue politique à cette affaire. A ce propos, les sources du quotidien ajoutent que le président de la première Chambre a opté pour une solution médiane, en proposant le report du vote de l’amendement du tifinagh jusqu’à ce que la loi organique relative à l’officialisation de l’amazigh soit approuvée, début juin. Ce report pourrait, en effet, activer l’examen et l’approbation de la loi relative au caractère officiel de l’Amazigh, ainsi que la création du Conseil national des langues et de la culture marocaines.

Mais, quoi qu’il en soit, cette discordance entre les deux principales composantes de la majorité (le PJD et le RNI) et la tendance du PJD à coordonner avec l’opposition pour contrer sa propre majorité, montrent que cette coalition gouvernementale est menacée d’implosion à tout moment.

Par Mohamed Younsi
Le 29/05/2019 à 20h14