Le projet de Réforme de l'Education ne figure pas dans l'agenda des chefs des partis de la majorité

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Revue de presseKiosque360. La loi-cadre sur l’enseignement demeure bloquée au niveau de la commission de la culture, à cause de l’opposition du PJD à la francisation des matières scientifiques. El Othmani aurait demandé aux chefs des partis de la majorité d'éviter de politiser le sujet.

Le 27/05/2019 à 19h10

Les secrétaires généraux des partis de la majorité devraient tenir une nouvelle réunion en juin, sous la présidence de Saâd-Eddine El Othmani. Une rencontre qui s’annonce tendue quand on sait que la loi-cadre sur l’enseignement continue de diviser les composantes de la coalition gouvernementale. Une loi qui demeure bloquée au niveau de la commission de la culture et de la communication à la Chambre des représentants, après que le PJD s’est opposé à la francisation des matières scientifiques. Selon des sources bien informées, Saâd-Eddine El Othmani aurait demandé aux leaders des partis de la majorité de donner aux groupes parlementaires une chance de trouver une solution à ce problème. Le chef du gouvernement préfère que ce différend soit réglé au sein de l’institution législative au lieu, dit-il, de le voir politisé par les partis en dehors du Parlement. Mais il est clair que les députés butent contre le mur de leur intransigeance et n’arrivent pas à trouver une sortie à la crise provoquée par la loi-cadre.

Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du mardi 28 mai, que les discussions sur ce projet ont été gelées au niveau de la commission précitée et qu’aucune date n’a été fixée pour une relecture du texte. La plupart des groupes parlementaires de la coalition exigent que le PJD respecte son engagement pour le consensus trouvé auparavant sur l’enseignement des matières scientifiques en langues étrangères. Mais le parti islamiste est tout aussi catégorique, campant sur sa position et refusant de valider l’article incriminé dudit projet. Malgré cette position ferme du PJD, les déclarations de Saâd-Eddine El Othmani laissent penser que l’homme a une opinion opposée à celle que défend son parti. Le chef du gouvernement considère, en effet, que la maîtrise des langues étrangères est un outil nécessaire. Autant dire qu’El Othmani approuve l’enseignement des matières scientifiques en français, qu'il voit comme un moyen de maîtriser la langue de Molière. Bien plus, le chef du gouvernement ne s’oppose pas à la mise en œuvre de la «Vision stratégique» par le ministère de l’Education nationale, même en l’absence d’un consensus sur la loi-cadre de l’enseignement.

Il l’a d’ailleurs fait savoir, sans ambiguïté, lors d’une rencontre avec un groupe de journalistes auxquels il a affirmé que «la vision stratégique de la réforme sera appliquée avec ou sans loi-cadre». El Othmani réagissait alors aux critiques adressées au gouvernement après l’entame de la généralisation de l’enseignement des matières scientifiques en français, malgré le blocage de la loi-cadre au Parlement. Le ministère de l’Education nationale avait, en effet, lancé une expérience pilote dans la région de Rabat-Kénitra dans la perspective de la généraliser à tous les établissements du royaume.

Par Hassan Benadad
Le 27/05/2019 à 19h10