Le PJD veut chasser Talbi Alami du gouvernement

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Revue de presseKiosque360. Dans un communiqué publié mercredi, le PJD estime que le ministre a enfreint la loi relative à l’organisation et à la conduite des travaux du gouvernement. Il aurait également violé les principes de la charte de la majorité. Ce qui, d’après le PJD, est «une faute grave».

Le 26/09/2018 à 22h06

Le PJD a implicitement appelé le ministre et dirigeant RNIste, Rachid Talbi Alami, à quitter le gouvernement. Dans un communiqué de son secrétariat général, rendu public mercredi, le parti islamiste s’interroge, en effet, sur l’intérêt qu'aurait le ministre de rester, après tout cela, au gouvernement, écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son numéro du jeudi 27 septembre. A défaut d'un limogeage, il est donc invité à démissionner, affirme le quotidien.

L’instance exécutive du PJD se dit, de même, étonnée que le ministre accepte de rester dans un gouvernement conduit par un parti «porteur d’un projet étranger pour le pays et subversif». Pour justifier le bien-fondé de son appel à l’exclusion du ministre, le PJD affirme que «l’attaque irresponsable et déplacée» à son encontre constitue une infraction à la loi relative à l’organisation et à la conduite des travaux du gouvernement et au principe de la responsabilité et la solidarité gouvernementale.De même, les propos du dirigeant du RNI seraient contraires aux clauses de la charte de la majorité qui interdit justement à ses membres de s’attaquer les uns aux autres, affirme le communiqué du PJD, cité par Al Ahdath Al Maghribia. Bref, d’après le PJD, le ministre de la Jeunesse aurait commis une «faute grave» qui justifie son renvoi.

La riposte du PJD intervient juste après que son secrétaire général, qui se trouve actuellement en déplacement à l’étranger, a interdit aux membres et dirigeants de la formation de réagir, à titre individuel, aux propos de Talbi Alami. D’après le journal, cette sortie du PJD pourrait à nouveau attiser les tentions entre les deux partis et affecter sérieusement la stabilité d’une coalition gouvernementale déjà fragile.

C’est que les deux formations n’ont jamais été en bons termes, note le quotidien. Le PJD continue de reprocher au RNI d’avoir écarté du gouvernement son ancien secrétaire général, Abdelilah Benkirane. Pour sa part, le RNI accuse le parti islamiste de prendre pour cible ses dirigeants, que ce soit lors de l’ouverture du dossier des carburants ou lorsque l’une des société de son président, Aziz Akhannouch, a fait l’objet d’une campagne de boycott. 

Le journal rappelle par ailleurs que, juste après que le ministre Rachid Talbi Alami a déclaré devant la jeunesse de son parti, le week-end dernier, à Marrakech, que le PJD ne cesse de mettre en doute les institutions du pays et de les décrédibiliser, pour les saboter et asseoir sa mainmise sur tout le pays. Le secrétaire général-adjoint du PJD n’a pas tardé à lui répondre, de manière peu amène, dans une longue lettre publiée sur Facebook. D’autres membres du parti lui ont emboité le pas.

En définitive, conclut le journal, il semble que la cohabitation des deux formations au sein d’une même majorité gouvernementale soit de plus en plus difficile. Aussi sera-t-il désormais nécessaire de déployer de grands efforts pour colmater les fissures de la coalition gouvernementale.

Par Amyne Asmlal
Le 26/09/2018 à 22h06