Le PJD toujours en ébullition

Le PJD se déchire au sujet du troisième mandat d'Abdelilah Benkirane à la tête du parti.

Le PJD se déchire au sujet du troisième mandat d'Abdelilah Benkirane à la tête du parti. . DR

Revue de presseKiosque360. La question du 3e mandat de Benkirane continue de hanter la direction du parti. Certains dirigeants ont entrepris de convaincre les membres du conseil national du PJD de rejeter l'amendement des statuts.

Le 17/11/2017 à 22h56

La lutte fratricide au sein du PJD entre dans une nouvelle phase. Des dirigeants hostiles à un troisième mandat pour Benkirane sont passés à l’action et ont entrepris de contacter les membres du conseil national pour les inciter à voter contre l’amendement des statuts du parti, rapporte Al Massae dans son édition du week-end des 18 et 19 novembre. En effet, des élus du PJD au Parlement ont confirmé au quotidien avoir reçu des appels en ce sens, leur expliquant les risques qu’encourt leur formation si Benkirane est reconduit. 

Cette tentative d’influencer le vote des membres du conseil national intervient alors que cette instance s’apprête à tenir une réunion décisive, la dernière avant le congrès, les 25 et 26 novembre. En parallèle, c’est un cafouillage total que le parti est en train de vivre. D’une part, la commission des règlements et des procédures, qui relève du conseil national, a voté pour l’amendement des articles 16, relatif au 3e mandat, et 37, portant sur la composition du secrétariat général. Sa décision a été transmise au conseil comme le veut le règlement. D’autre part, le secrétariat général, réuni le 11 novembre en l’absence de Benkirane, a rejeté ces deux amendements. Quelle instance l’emporte-t-elle sur l’autre ? C’est le flou total.

Or, affirme le quotidien Al Ahdath Al Maghribia qui s’est également intéressé au sujet dans son édition du week-end, ce flou a poussé le secrétaire général adjoint, Slimane El Omrani, à réagir. Il précise ainsi dans un communiqué qu’après un long débat, le secrétariat général a décidé de ne pas renvoyer ces amendements devant le conseil national. Abdelhak Elarabi, directeur du parti et proche de Benkirane, affirme pour sa part, cite le journal, que la décision du secrétariat général devrait d’abord être soumise à l’appréciation des congressistes au niveau des régions avant de la renvoyer devant le conseil national.

Ce sont deux circuits parallèles, affirme ce responsable cité par le quotidien.

En définitive, c’est au conseil national que reviendra de trancher et d’adopter le projet de résolution qui sera finalement soumis au congrès. La dernière décision du secrétariat général «est un coup dur pour le clan des partisans de Benkirane. La thèse du troisième mandat est définitivement rejetée et le secrétaire général a fini par plier», a déclaré Driss El Ganbouri, spécialiste des mouvements islamistes, cité par Al Ahdath Al Maghribia.

Ce dernier, précise le journal, a d’ailleurs participé à la dernière réunion du secrétariat général, tenue jeudi, pendant laquelle la feuille de route du congrès a été débattue et adoptée. Ce document, précise le journal, devrait être diffusé pour débat auprès des conseils régionaux, qui à leur tour remettront leur décision au secrétariat général. Ce dernier soumettra cette feuille de route au conseil national pour validation finale. Les conseils régionaux devraient également aborder l’épineuse question de l’amendement des articles 16 et 37 des statuts, mais en tenant compte de la décision prise par le secrétariat général après le vote de la majorité de ses membres. Il s’agit à la fois, affirme Al Massae, de tester la réaction des militants de base face à cette question qui divise le parti, et d’une tentative d’orienter les congressistes vers un vote de rejet du troisième mandat.

Par Amyne Asmlal
Le 17/11/2017 à 22h56