Le PJD atteint par son propre «hirak»

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Revue de presseKiosque360. Les militants du parti accusent la direction de vouloir contrôler les organisations parallèles en imposant leurs dirigeants. Pour sa défense, celle-ci brandit la carte des statuts et règlements internes.

Le 06/04/2018 à 22h02

Le PJD connaît actuellement un mouvement de contestation qui creuse davantage le fossé déjà existant entre la direction et les bases du parti. Ce «soulèvement» contre la nouvelle direction a été mené aussi bien dans les instances locales qu’au sein de ses organisations parallèles, rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison des 7 et 8 avril. Motif de cette révolte selon ses instigateurs, la monopolisation par une poignée de ministres et de parlementaires de l’essentiel des postes de pouvoir au sein du parti. 

Cependant, note le journal, des membres de la direction tentent de minimiser le poids et la portée de la contestation, notamment à la veille de l’organisation du congrès de la femme du parti. Le secrétariat général propose en effet une «short-list» de trois femmes pour diriger cette organisation. Ce que les statuts du parti prévoient d’ailleurs, mais que les bases n’acceptent pas.

Pour justifier cette décision, un membre de la direction du parti, Mohamed Touil en l’occurrence, cité par le journal, explique que le PJD traite ses organisations parallèles selon une logique bien précise. En gros, il ne s’agit pas d’en faire des îlots indépendants, au risque d’entrer dans des conflits internes, mais des organisations où la décision est partagée entre la direction du parti et leurs instances dirigeantes. L’organisation de la femme ne déroge pas à cette règle.

En effet, explique la même source, les statuts du parti, mais également les pratiques installées, veulent que pour toutes les organisations parallèles, c’est le secrétariat général qui propose une liste de noms au sein de laquelle les membres choisissent, par le vote, le nouveau dirigeant de l’organisation. C’est le cas notamment pour l’association des ingénieurs du parti, pour celle des avocats, pour l’espace marocain des professionnels, pour la coalition marocaine des pharmaciens, pour les médecins du PJD et, évidemment, pour l’organisation de la femme et celle de la jeunesse.

De toutes les manières, tranche ce membre du secrétariat général, la démocratie interne, telle que pratiquée au PJD, ne permet pas aux postulants de présenter leur candidature aux postes de responsabilité. Les candidats sont cooptés par la communauté des militants et sont, ensuite, départagés par un vote.

Par Amyne Asmlal
Le 06/04/2018 à 22h02