Le Parquet de Madrid enquête sur 20 millions d’euros détournés par le Polisario

Vol d'aide humanitaire: A qui profite le crime?
Ici, Mohamed Abdelaziz avec une délégation d'ONG espagnoles. 

Vol d'aide humanitaire: A qui profite le crime? Ici, Mohamed Abdelaziz avec une délégation d'ONG espagnoles. 

Le parquet général de Madrid a été saisi d’une plainte pour fraude massive sur l’aide humanitaire espagnole destinée à la population séquestrée. Le Polisario et des ONG supposées «solidaires» avec le Sahara sont sur le gril.

Le 31/05/2015 à 07h30

Peur panique chez le Polisario et quelques ONG espagnoles prétendument «solidaires» avec la population sahraouie à Tindouf, après la plainte déposée jeudi dernier auprès du parquet général de Madrid par l’un des syndicats les plus influents en Espagne, Mains propres. Une arnaque à 20 millions d’euros est dénoncée par ce syndicat qui pointe du doigt et le Polisario et un collectif d’ONG dénommé «Coordination des associations solidaires avec le Sahara» (CEAS-Sahara).

Selon les plaignants, cités par Europa Press, les représentants du Polisario en Espagne «canalisent» à travers diverses ONG, les demandes d’aides auprès des différentes communautés et associations espagnoles et, en dernier lieu, c’est la soi-disant «Coordination des associations solidaires avec le Sahara» qui se charge de la fraude.

L’astuce à laquelle recourent le Polisario et ces ONG autoproclamées «solidaires avec le Sahara» est pour le moins diabolique : la manipulation des chiffres et des données relatives au recensement de la population censée bénéficier de cette aide et le détournement du surplus qui finit par être revendu sur les marchés de Nouadhibou, Nouakchott, en Mauritanie, à Niamey, au Niger, et à Bamako, au Mali. Les recettes engrangées de ce business infamant vont évidemment dans les poches des dirigeants du Polisario, de leurs complices algériens, ainsi qu’aux ONG dites «solidaires» avec le Sahara.

Dans un communiqué diffusé jeudi dernier, le secrétaire général du syndicat anticorruption, Miguel Bernad Remon, avait accusé directement les autorités algériennes et la direction du Polisario d’être les principaux bénéficiaires de cette escroquerie.

Se référant au rapport de l’Office européen de lutte contre la fraude, diffusé en février dernier, le syndicat anticorruption dénonce ce qu’il appelle «l’institutionnalisation» de cette fraude appelant les autorités fiscales et la justice espagnole à donner suite à sa plainte contre les auteurs de ce vol devenu systématique. 

Par Ziad Alami
Le 31/05/2015 à 07h30