Le message (secret) du chef du polisario aux dirigeants iraniens, suite à la mort du général Kassem Soleimani

Le Chef du Polisario, Brahim Ghali, et le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah. 

Le Chef du Polisario, Brahim Ghali, et le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah.  . DR

Craignant de s’attirer les foudres des Américains, le chef du polisario, Brahim Ghali, a emprunté des voies détournées pour présenter aux dirigeants iraniens un furtif message de condoléances, suite à la mort du Général Qassem Soleimani, qui fut d'un grand soutien au front séparatiste.

Le 08/01/2020 à 11h16

Le front polisario doit une fière chandelle au défunt Général iranien, commandant de la Force Al-Qods du corps des Gardiens de la révolution islamique, tué vendredi 3 janvier dans un raid effectué par un drone américain près de l’aéroport international de Bagdad. Qassem Soleimani, architecte de la stratégie de la république islamique d'Iran au Moyen-Orient, "était en effet derrière le soutien à de nombreux mouvements de rebellion dans le monde arabe, y compris au front séparatiste du polisario», explique Sahel Intelligence, dans un article intitulé «les Condoléances discrètes du polisario aux Iraniens après la mort du général Qassem Soleimani".

«Brahim Ghali a toutefois pris bien soin d’adresser son message aux Iraniens par des voies détournées et discrètes de crainte de susciter l’ire du président américain Donald Trump», dévoile le site basé à Paris, citant «des sources bien informées à Rabouni», QG du front séparatiste en Algérie.

«Le devoir que ressentent les dirigeants du polisario de rendre hommage au général Qassem Soleimani est intimement lié au soutien apporté par le chef militaire iranien au mouvement séparatiste», souligne Sahel Intelligence. «En effet, c’est lui (le Général Soleimani: Ndlr) qui donnait l’ordre d’envoyer, par le biais du Hezbollah libanais, des officiers militaires iraniens dans les camps de Tindouf pour encadrer les milices du polisario», ajoute la même source.

Souvenez-vous, le 1 mai 2018, le Maroc avait annoncé, via le ministère des Affaires étrangères, la rupture de ses relations diplomatiques avec la république islamique d’Iran, en protestation contre le soutien militaire apporté par Téhéran, via le Hezbollah libanais, au front séparatiste du polisario. «Le Maroc dispose de preuves irréfutables, de noms et de faits précis qui attestent du soutien du Hezbollah au polisario afin de porter atteinte aux intérêts suprêmes du Royaume», avait affirmé le MAE Nasser Bourita, à peine rentré d’Iran où il a rencontré son homologue iranien Javad Zarif, pour lui faire part de la décision du Maroc. 

La révélation argumentée sur le soutien iranien au front polisario avait alors plongé dans le profond embarras le régime algérien. Une preuve, et pas des moindres: en septembre 2018, le diplomate iranien, Amir Moussaoui, s'était vu dans l'obligation de plier bagage et quitter son poste à Alger, après y avoir joué le rôle d'intermédiaire entre le Hezbollah libanais et le front polisario. 

Par M'Hamed Hamrouch
Le 08/01/2020 à 11h16