Le Maroc propose d'accueillir une Conférence ministérielle 5+5 dédiée à la Jeunesse

Nasser Bourita s'exprimant devant la 72e AG de l'ONU, le 20 septembre 2017. 

Nasser Bourita s'exprimant devant la 72e AG de l'ONU, le 20 septembre 2017.  . DR

Le royaume du Maroc réitère son attachement à un Dialogue 5+5 "ouvert, franc, inclusif et opérationnel", a affirmé, dimanche 21 janvier à Alger, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita.

Le 21/01/2018 à 17h59

Le Dialogue 5+5 représente le dimensionnement idéal pour garantir un dialogue serein et une coopération fructueuse et constitue un cadre flexible qui le prédispose à jouer le rôle de boîte à idées pour le partenariat euro-méditerranéen et au-delà, a souligné Nasser Bourita qui intervenait lors de la 14e réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres du Dialogue en Méditerranée occidentale "5+5".

La région de la Méditerranée occidentale est confrontée aux défis les plus saillants de notre temps: sécuritaire, environnemental, socio-économique, culturel et identitaire, a ajouté le ministre, relevant que le Forum 5+5 est appelé à démontrer sa pertinence, tant qu'il offre le "cadre idoine" pour un "dialogue lucide, un engagement sincère et une action concertée".

L’ordre du jour de cette réunion couvre des thématiques fondamentales pour la région, que ce soit les crises politiques graves dans certains pays, les transitions difficiles dans d’autres, ou des thématiques chroniques dans la région, a expliqué Nasser Bourita.

Dans le volet de la jeunesse et de l’emploi, le ministre s’est dit convaincu que la Méditerranée occidentale pouvait être le "catalyseur d’une croissance partagée, et le réceptacle d’une gestion intégrée de la question de la jeunesse, dans ses dimensions économique et sociale certes, mais aussi culturelle et humaine".

Le Maroc propose d'abriter une Conférence ministérielle 5+5Pour cette raison, Nasser Bourita a présenté officiellement la proposition du Maroc d’une Conférence ministérielle 5+5 dédiée à la jeunesse, et offre de l’accueillir, faisant observer que cette conférence serait destinée à s’entendre sur un "Agenda régional pour la jeunesse" articulé par projets concrets et novateurs.

S’agissant du développement économique et social inclusif et partagé, Nasser Bourita a mis l’accent sur le "contraste invraisemblable" entre l’intégration économique au nord et au sud de la Méditerranée occidentale, précisant que si les partenaires du Nord se caractérisent par une forte intégration économique (plus de 70%), au Sud, en revanche, les pays du Maghreb forment l’une des régions les moins intégrées du monde (moins de 5%).

"L’écart entre les deux rives est, donc, réel. Mais, le gap au sein même de la rive sud est désolant", a déploré le ministre, ajoutant que cette situation "nous appelle à un engagement plus fort, pour une approche novatrice, inclusive et durable en matière de développement des échanges, d’investissement et d’emploi".

"La question de l’intégration économique au Sud est d’autant plus problématique, en raison de la fermeture des frontières qui bloque structurellement l’essor de la région", a-t-il encore dit.

Dans ce sens, le Maroc, a fait observer Nasser Bourita, est engagé dans une dynamique d’optimisation de son modèle de développement sous la conduite du roi Mohammed VI, notant que "la conviction du royaume est que ce n’est pas par le statu quo ou par le protectionnisme que l’on pourra faire atteindre le développement économique".

Il a, en outre, mis en exergue la politique d’ouverture humaniste et solidaire voulue par le roi en matière migratoire, avec le lancement, depuis 2013, de deux campagnes de régularisation de migrants, soulignant, à cet égard, le rôle prépondérant joué par le Royaume au niveau Africain, avec le mandat confié à le roi en tant que leader en matière de migration par la présidence de l’UA.

En effet, a-t-il indiqué, le Maroc compte présenter au prochain sommet de l’UA, à la fin de ce mois, une vision pour un agenda africain pour la migration, fruit d’un large processus de consultation interafricain mené par le Maroc au cours de ces derniers mois.

Après avoir mis l’accent sur la coopération fructueuse en matière migratoire avec plusieurs pays du Dialogue 5+5, notamment l’Espagne et la France, Nasser Bourita a indiqué que le Maroc accueillera en décembre 2018 la 1re conférence internationale du Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière.

Le terrorisme continue de menacer la régionEn ce qui a trait au fléau du terrorisme, le ministre a estimé que la montée du terrorisme et des manifestations violentes de l’extrémisme résultant de la radicalisation et du recrutement de nombreux citoyens du bassin de la Méditerranée par des groupes terroristes et leur départ vers les foyers de tension menacent la sécurité et la stabilité des pays de la région.

Face à cette situation, la doctrine portée par le souverain pour faire face aux menaces sécuritaires s’appuie sur une démarche intégrant de manière complémentaire la dimension sécuritaire, la croissance économique, le développement humain ainsi que la préservation de la dimension culturelle, a relevé Nasser Bourita.

Dans ce sillage, a rappelé le ministre, le Maroc s’érige en tant que leader dans la formation des Imams, en Europe, et en Afrique, soulignant, par la même occasion, le rôle joué par le Royaume dans la promotion de l’islam tolérant et du juste milieu.

Par ailleurs, Nasser Bourita s’est dit convaincu que le format 5+5 est un "cadre créatif, novateur par essence, qui doit aujourd’hui faire valoir la coopération flexible et efficace, s’ouvrir davantage sur la société civile et tirer davantage partie de l’UPM, en cultivant les convergences et en capitalisant sur les complémentarités".

"La stabilité de notre région est fondamentale, elle est trop précieuse pour que l’on teste sa solidité, elle ne se fait pas à coup de déclarations farfelues", a déploré le ministre, ajoutant que "la coopération régionale n’a jamais progressé par des accusations légères".

"Davantage qu’un principe, le bon voisinage est une valeur et un engagement, pour les Etats aussi, pour les Etats surtout. La stabilité n’est pas compatible avec l’irresponsabilité. Et ça, tout le monde le sait!", a conclu le ministre.

Le 21/01/2018 à 17h59