Le maire PJDiste de Marrakech devant le juge d’instruction

Le360 : Adil Gadrouz

Revue de presseKiosque. Le juge d’instruction de la 3ème Chambre consacrée aux crimes financiers à la Cour d’appel de Marrakech a fixé la date des premiers interrogatoires du maire PJD, Larbi Belkaid, au 11 mars prochain.

Le 18/02/2020 à 19h57

Larbi Belkaid, maire de Marrakech, comparaîtra devant la justice le 11 mars prochain. Quant aux interrogatoires du vice-maire, Younès Benslimane, ils ont été fixés au 12 du même mois. D’après Al Massae, qui traite de ce sujet dans son édition du mercredi 19 février, les deux mis en cause ont reçu la visite du chef du gouvernement (PJD également) Saâd-Eddine El Othmani et de Mustapha Ramid, ministre d’Etat en charge des droits de l’Homme. Cette visite, dont le but était de trouver une issue à ce véritable scandale, a eu lieu en fin de semaine dernière. «La démarche a été vaine au vu de la complexité du dossier», indique Al Massae

Dans le cadre de l’organisation par la cité ocre de la Cop 22, des deals douteux, dont la valeur est estimée à 280 millions de dirhams, ont fini par mettre dans l'embarras le maire de Marrakech, l’islamiste Larbi Belkaid, et son premier vice-président, Younès Benslimane, tous deux du PJD. Lundi 27 janvier, les deux responsables ont ainsi été déférés devant le juge d’instruction par le procureur du roi près le tribunal en charge des crimes financiers.

Des sources bien informées précisent que Belkaid & Co sont poursuivis pour dilapidation de deniers publics et signature de contrats de gré à gré sans disposer de la qualité les habilitant à procéder à ce type d'accords, suivant les dispositions des articles 381 et 241 du Code pénal. 

Cette poursuite judiciaire concerne également quelque 70 entrepreneurs et responsables au Conseil communal, épinglés suite à une enquête menée par la Brigade nationale de la police judiciaire.

Réagissant à cette mesure, Abdellah Tatouch, président de l’Association marocaine de défense des droits de l’Homme, s’est félicité de voir la procédure suivre normalement son cours «malgré les pressions exercées par des parties influentes voulant vider cette affaire de son contenu». Pour lui, le maire de la ville a utilisé un événement à caractère international pour faire passer des contrats sur des projets dont l’exécution n’a été entamée qu’après la Cop 22. 

C’est cette même association qui avait ouvert la boîte de Pandore en déposant une plainte. Les contrats en question concernent des projets d’éclairage public portant, dans leur globalité, sur quelque 357 millions de dirhams d’investissement. Mais, alors que l’appel d’offre lancé dans ce cadre avait vite été abandonné, Younès Benslimane s’est, pour sa part, lancé dans des négociations de gré à gré sur le même marché et avec une entreprise en particulier. Mal lui en a pris.

Par Maya Zidoune
Le 18/02/2020 à 19h57