Le MAE marocain n’est pas concerné par les agissements de l’ex-femme d’Abdeslam Jaïdi

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Le nom d’Abdeslam Jaïdi est cité par certains médias dans une sombre affaire d’employés philippins qui sont rentrés aux Etats-Unis avec des visas, délivrés sur la base de faux documents. Cette fraude, orchestrée par l’ex-femme de l’ancien consul du Maroc à New York, ne peut impliquer le MAE.

Le 16/03/2019 à 15h19

Le nom d’Abdeslam Jaïdi est cité dans une affaire qui ne le concerne plus. Ce diplomate, qui n’est plus en poste depuis l’été 2018 au consulat général du Maroc à New York, sert d’accroche à certains médias qui veulent ternir la réputation du ministère marocain des affaires étrangères (MAE). Le fond de l’affaire ? Le Département américain de la Justice poursuit Maria Luisa Estrella et son frère, Ramon Sungson Estrella, pour avoir fourni de faux documents, en vue de faire rentrer sur le territoire américain des citoyens philippins.

Maria Luisa Estrella a été arrêtée cette semaine. Son frère est toujours recherché. Cette femme qui est une citoyenne américaine, d’origine philippine, a pu obtenir avec la complicité de son frère, des visas de façon frauduleuse à des Philippins qu’elle a fait travailler dans une ferme lui appartenant.

Le procureur reproche à l’ex-épouse d’Albdeslam Jaïdi d’avoir dénaturé le contrat de travail de cinq personnes qu’elle a fait introduire aux Etats-Unis, en leur confisquant les passeports et en les faisant travailler comme domestiques dans une propriété privée au mépris des droits du travail, du minimum salarial, des jours de congé et des assurances maladie.

La première vérité qu’il convient de rétablir, c’est que la ferme en question est la propriété de Maria Luisa Estrella, une citoyenne américaine. «Cette femme est très caractérielle et Abdeslam Jaïdi a justement divorcé depuis des années en raison de comportements contraires à l’éthique qu’il a constatés chez son ex-femme», nous confie un ancien diplomate à New York qui a requis l’anonymat. Ce diplomate insiste au demeurant sur une information que les médias qui se sont emparé de ce sujet ne mentionnent pas: «Abdeslam Jaïdi n’est plus en poste à New York depuis l’été 2018, donc bien avant l’éclatement de cette affaire».

Donc, pour circonscrire les limites de cette affaire: nous avons une ex-épouse d’un ancien diplomate à New York qui est accusée de fraude sur des visas délivrés à des citoyens issus de son pays d’origine: les Philippines. En quoi une ex-femme d’un ancien diplomate peut-elle impliquer un département ministériel ? Il faut vraiment vouloir vendre ou être de mauvaise foi pour mettre les feux des projecteurs sur un aspect périphérique de ce dossier alors que le fond de l’affaire est d’une banalité consternante. Car cette affaire relève au pire de la chronique judiciaire; au mieux de la défense des droits des migrants à un travail digne.

Par M'Hamed Hamrouch
Le 16/03/2019 à 15h19