Larache: un président de commune arrêté pour avoir séquestré des conseillers élus

Une arrestation par la police marocaine.

Une arrestation par la police marocaine. . DR

Revue de presseKiosque360. Le président de la commune d’Assouakane, dans la province de Larache, a été maintenu en détention provisoire après avoir été accusé d’enlèvement et de séquestration. Cet article est une revue de presse du quotidien Al Akhbar.

Le 19/05/2022 à 20h40

Le juge d’instruction près de la cour d’appel de Tanger a, en début de semaine, ordonné le maintien en détention préventive du président de la commune d’Assouakane dans la province de Larache. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du vendredi 20 mai, que l’accusé, qui a été incarcéré à la prison locale, est poursuivi pour enlèvement et séquestration d’élus lors des élections du 8 septembre. Le prévenu a été auditionné auparavant par le procureur général du Roi après avoir été accusé par un membre du conseil municipal d’avoir orchestré son enlèvement.

Selon la déposition du plaignant, le suspect aurait fait appel à une bande criminelle qui l’aurait forcé à monter dans une voiture et conduit vers une ferme agricole dans la commune de Sahel. Le mis en cause a été accusé par un autre membre du conseil municipal d’avoir fomenté l’enlèvement de sa femme, elle-même conseillère municipale, dans le but de constituer une majorité.

Selon des sources proches de l’enquête, le président de la commune d’Assouakane a refusé de répondre à plusieurs convocations du parquet général qui voulait entendre sa version des faits. C’est ce qui a poussé les gendarmes à se rendre au siège de la commune pour l’interpeller lors du conseil.

Le quotidien Al Akhbar rapporte que l’accusé a prétexté aller chercher des documents dans sa voiture pour s’enfuir. Sa fuite a mis en alerte les gendarmes et le procureur général du Roi a émis un mandat d’amener par la force publique contre le mis en cause. Après son arrestation, il a été entendu par le juge d’instruction qui a ordonné le maintien de sa détention provisoire pour les chefs d’inculpation précités et éventuellement pour celui de délit de fuite.

En mars dernier, la chambre criminelle de la cour d’appel de Tanger avait statué sur cette affaire et condamné l’un des accusés à cinq ans de prison ferme. Au cours de ce procès, plusieurs acteurs ont pointé du doigt le président de la commune en l’accusant d’être le commanditaire de cette opération. La justice avait alors reçu une plainte d’un avocat, qui était candidat (RNI) à ces élections, affirmant qu’il avait été victime d’un enlèvement par des inconnus. L’enquête a révélé par la suite que cette opération a été montée pour empêcher le candidat du RNI de concurrencer l’accusé pour le poste de président de la commune.

Par Hassan Benadad
Le 19/05/2022 à 20h40