L'après-visite d'Erdogan au Maroc

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Revue de presseLa visite de Tayyip Erdogan au Maroc continue de faire couler beaucoup d'encre.

Le 04/06/2013 à 20h21, mis à jour le 04/06/2013 à 23h55

Une visite éclair qui restera gravée dans l'histoire des relations entre les deux pays. C’est ainsi que l’on pourrait qualifier la visite du Premier ministre turc, Tayyip Erdogan, au Maroc. La presse de ce mercredi 5 juin consacre, pour le deuxième jour consécutif, une couverture spéciale à cet événement.

Akhbar Al Yaoum nous introduit dans les coulisses de cette visite qui fait couler beaucoup d'encre compte tenu du boycott de la CGEM. "Le Premier ministre turc a émis des reproches au gouvernement marocain au sujet de l'arrêt de la convention militaire et sécuritaire établie entre les deux pays", révèle le quotidien arabophone. "Erdogan s'est montré optimiste quant aux accords de libre échange reliant la Turquie et le Maroc. Il a incité les hommes d'affaires turcs à investir au Maroc", ajoute le quotidien.

Bayane Al Yaoum préfère se concentrer sur les volets politique et géostratégique de cette visite. A ce titre, le journal arabophone revient sur la déclaration du Premier ministre turc lors de la conférence conjointe avec Abdelilah Benkirane. Erdogan a affirmé que "la Turquie ne reconnait pas le polisario et soutient par ailleurs le projet d'autonomie proposé par le Maroc". Même son de cloche du côté de Al Khabar. Pour le journal, Erdogan, qui se propose comme intermédiaire entre le Maroc et l'Algérie, a donné "une gifle au polisario".

Des résultats en deçà des attentes

Quant à Al Massae, le quotidien aborde l'enjeu économique de cette visite. Il faut dire que Erdogan a été accompagné de 300 chefs d'entreprises. Qu'en est-il du boycott de la CGEM et l'implication de l'organisation -peu connue- Amal Entreprise dans cet événement ? Interrogé à ce sujet par le quotidien, le président de l'association Amal Entreprise, Taib Aisse, affirme que "la rencontre entre les hommes d'affaires turcs et leurs homologues marocains avait été négociée en l'absence de concertation avec le gouvernement". En d'autres termes, le gouvernement n'aurait donc pas favorisé cette association au détriment de la CGEM. Taib Aisse semble même surpris du boycott de la Confédération patronale qui, selon lui, "aurait pu participer activement à cette rencontre".

La CGEM a pris sa décision de ne pas prendre part à cet événement pour des raisons objectives. Du coup, la rencontre économique mixte tenue lundi dernier n'a pas été à la hauteur des attentes des deux parties. Pis, cela a donné une mauvaise image du pays et de ses institutions. Un gâchis dont le seul responsable est le gouvernement et plus particulièrement le PJD qui a fait cavalier seul dans l'organisation de cette visite d'Erdogan. Le parti de Benkirane va-t-il enfin apprendre à gouverner ?

Par Wadii Charrad
Le 04/06/2013 à 20h21, mis à jour le 04/06/2013 à 23h55