L’Algérie se cache derrière ses médias pour refuser la main tendue du Maroc

Abdelkader Messahel, ministre algérien des Affaires étrangères.

Abdelkader Messahel, ministre algérien des Affaires étrangères. . DR

Revue de presseKiosque360. Une semaine après la main tendue du roi Mohammed VI aux Algériens en vue de solder tous les différends à travers un dialogue direct et franc, c’est toujours le silence officiel du côté d’Alger, où la presse locale a été mise à contribution pour ressortir de vieux réchauffés.

Le 12/11/2018 à 00h29

Le discours royal prononcé mardi dernier à l’occasion du 43e anniversaire a eu un retentissement sans précédent sur le plan international. Les pays de l’Union africaine, de la Ligue arabe et de l’Union européenne, sans oublier de nombreux officiels onusiens, dont le SG Antonio Guterres, ont majoritairement salué la sagesse de la main de la fraternité et de la réconciliation tendue par le royaume à son voisin de l’Est.

Ces prises de position ont eu le mérite, d’une part, de démontrer l’intime conviction de la communauté internationale quant à la responsabilité directe de l’Algérie aussi bien dans la création du conflit au Sahara marocain dès l’origine, que dans le blocage actuel de ce dossier en empêchant toute solution consensuelle. D’autre part, le grand intérêt qu’a suscité la proposition marocaine de dialogue a surpris l’Algérie qui n’a plus su comment réagir, sauf en confiant cette mission à ses canaux médiatiques aux ordres.

Selon Al Ahdath Al Maghribia de ce lundi 12 novembre, les médias algériens ont été mis à contribution en vue de mener une campagne contre la proposition marocaine de dialogue. Ainsi le quotidien Echourouk, proche des services des renseignements militaires algériens, a qualifié la main tendue du Maroc de «nouvelle manœuvre» dont l’objectif ne serait autre que «la diabolisation de l’Algérie et son implication dans le dossier du Sahara».

Se référant à une «source diplomatique qui a préféré garder l’anonymat», Achourouk ajoute que la «proximité des pourparlers de Genève serait la seule motivation d’une telle proposition», rappelant que l’Algérie «dans sa politique étrangère veille au respect du principe du bon voisinage, mais défend d’un autre côté les justes causes!». Si cela n’est pas un communiqué du ministère d'Abdelkader Messahel, il lui ressemble comme deux gouttes d’eau.

Al Ahdath revient également sur les «sources très autorisées» du site Tout-sur-l’Algérie (TSA) qui lui ont fait écrire que le dialogue voulu par le Maroc est un «non-évènement». Pris à son propre piège, le site électronique algérien poursuit qu’il existe des conditions posées au Maroc par l’Algérie, depuis 2013, en vue de la normalisation entre les deux pays. Et parmi ces conditions, tenez-vous bien, l’Algérie exige du Maroc qu’il lui reconnaisse le droit de contester la souveraineté du royaume sur ses provinces du sud! Il n'est pas étonnant dès lors qu'El Mouradia, centre du pouvoir algérien, soit actuellement érigée en clinique pour soins intensifs.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 12/11/2018 à 00h29