L'Algérie, qui prétend ne pas être une partie au conflit du Sahara, rappelle son ambassadeur à Madrid

Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, et le président algérien, Abdelmadjid Tebboune.

Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, et le président algérien, Abdelmadjid Tebboune. . DR

L’Algérie, qui passe son temps à dire qu’elle n’est pas une partie au conflit du Sahara, est sortie du bois ce samedi 19 mars 2022. Tétanisé par le soutien ferme du gouvernement espagnol au plan d’autonomie pour résoudre le conflit du Sahara, le régime algérien a décidé de rappeler son ambassadeur à Madrid pour consultations.

Le 19/03/2022 à 17h06

Le soutien du gouvernement espagnol au plan d’autonomie met le régime algérien face à ses incohérences. Lesquelles ont été rendues publiques dans un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, diffusé ce samedi 19 mars.

«L'Algérie a décidé le rappel de son ambassadeur à Madrid pour consultations, avec effet immédiat, suite aux déclarations des plus hautes autorités espagnoles constituant un "brusque revirement" de position concernant le dossier du Sahara occidental», indique le communiqué du ministère des Affaires étrangères algérien.

«Très étonnées par les déclarations des plus hautes autorités espagnoles relatives au dossier du Sahara occidental, les autorités algériennes, surprises par ce brusque revirement de position de l'ex-puissance administrante du Sahara occidental, ont décidé le rappel de leur ambassadeur à Madrid pour consultations avec effet immédiat», conclut ce communiqué.

Dans son message parvenu hier, vendredi 18 mars au roi Mohammed VI, le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a affirmé que «l’Espagne considère l’initiative marocaine d’autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend» au sujet du Sahara marocain. Il a également souligné «les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations Unies pour trouver une solution mutuellement acceptable».

En précisant qu’il «reconnaît l’importance de la question du Sahara pour le Maroc», Pedro Sanchez a aussi exprimé son engagement à coopérer avec le Maroc, pays voisin, ami et allié stratégique, en vue «de garantir la stabilité et l’intégrité territoriale des deux pays».

Il est à rappeler que le régime algérien n’a pas rappelé son ambassadeur à Washington quand les Etats-Unis ont reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara atlantique. C’est dire jusqu’à quel point la nouvelle position espagnole est douloureuse pour la junte algérienne. Au point de pousser le véritable protagoniste du conflit du Sahara de jouer, enfin, à découvert.

Par Wadie El Mouden
Le 19/03/2022 à 17h06