L'action du Maroc au sein de l’Union africaine, guidée par un cadre référentiel fixé par le Roi, rappelle Nasser Bourita

Nasser Bourita et le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères d’Ethiopie, Demeke Mekonnenn, lors de la 40e session du Conseil exécutif de l'Union africaine, à Addis-Abeba, ce jeudi 3 février 2022.

Nasser Bourita et le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères d’Ethiopie, Demeke Mekonnenn, lors de la 40e session du Conseil exécutif de l'Union africaine, à Addis-Abeba, ce jeudi 3 février 2022. . Maroc diplomatie - Twitter

L’action du Maroc au sein de l’Union africaine (UA) au cours des cinq dernières années, a été guidée par un cadre référentiel fixé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a affirmé samedi 5 février 202, à Addis-Abeba, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, lors de la 35e session ordinaire du Sommet de l’organisation panafricaine.

Le 05/02/2022 à 22h12

Ce 35e sommet, dans lequel Nasser Bourita représente le Souverain, intervient cinq ans après le retour du Maroc au sein de l'Union africaine, a souligné le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, rappelant le discours historique de Sa Majesté en 2017, au siège de l’UA à Addis-Abeba, dans lequel le Souverain avait affirmé: «Vous le constaterez: dès que le Royaume siègera de manière effective, et qu’il pourra apporter sa contribution à l’agenda des activités, son action concourra, au contraire, à fédérer et à aller de l’avant».

Les actions du Royaume au sein de l’UA s’inscrivent en droite ligne avec ces directives données par le Souverain, a relevé le ministre, rappelant le rôle clé joué par le Royaume dans l’initiation d’une prise de conscience collective africaine de la nécessité d’une action commune depuis la conférence de Casablanca, il y a soixante ans, qui fut le point de départ de l'unité africaine.

En 1961, la réunion du groupe de Casablanca, alors cadre de réflexion sur la coordination entre les pays du continent, a été la base sur laquelle l'Organisation de l'unité africaine a été fondée, avant la création de l'Union africaine, a dit le ministre devant un parterre de journalistes venus de différents pays pour couvrir le Sommet de l’Union.

Nasser Bourita a noté que ce 35e Sommet de l’UA intervient également dans un contexte où le continent africain est conscient d'un ensemble de développements positifs, mais aussi de lacunes. «Aujourd’hui, on assiste à des évolutions importantes dans la zone de libre-échange, dans l’architecture africaine de sécurité, ainsi que dans plusieurs questions sur lesquelles l'Afrique parle désormais d'une seule voix en coordonnant ses positions. Mais en même temps, il y a des défis sécuritaires, entre autres l'instabilité dans plusieurs pays, le retour des coups d'Etat dans certaines régions du continent, ainsi que l’ampleur de la menace terroriste», a relevé le ministre.

«Près d'un quart des attaques terroristes dans le monde frappe le continent africain. Sur les dix pays les plus exposés au terrorisme dans le monde, sept d'entre eux se trouvent en Afrique», a déploré Nasser Bourita, notant que «le rapprochement entre groupes séparatistes et groupes terroristes dans de nombreuses régions du continent africain constitue une menace pour la stabilité des pays et de plusieurs régions».

Pour ce qui est de la pandémie de Covid-19, le ministre a noté que le taux de vaccination en Afrique ne dépasse pas 10% alors que le continent représente près d'un quart de la population mondiale et connaît une dynamique démographique importante, notant que le Maroc est aujourd'hui un pays leader en Afrique en matière de vaccination, où le pourcentage des Marocains ayant reçu la deuxième dose a atteint 67%.

Le ministre a rappelé dans ce cadre que le roi Mohammed VI a récemment lancé des travaux de réalisation d’une usine de fabrication de vaccins anti-Covid-19 et autres vaccins, un projet structurant qui, à terme, contribuera à assurer la souveraineté vaccinale du Royaume et du continent africain dans son ensemble. Cette unité industrielle s’inscrit dans le cadre de la Vision de coopération Sud-Sud prônée par le Souverain et destinée à positionner le Royaume en tant que hub capable d’assurer les besoins sanitaires du continent.

Revenant sur la participation marocaine à ce Sommet, Nasser Bourita a indiqué que le Royaume est déterminé à poursuivre la mise en œuvre du contenu du Discours Royal de 2017, en se concentrant sur le véritable agenda africain qui reflète les principales préoccupations et défis du continent. Dans ce contexte, le Maroc a accumulé une expérience et une contribution à toutes les questions soulevées, a-t-il dit.

Concernant la question de la sécurité alimentaire, placée au cœur de ce sommet, le Maroc dispose d’une expérience importante dans ce domaine. Le Royaume a développé plusieurs programmes agricoles au fil des années, du Plan Maroc Vert à la stratégie Génération Green 2020-2030, a souligné Nasser Bourita, rappelant dans ce sens que le Royaume est l'un des premiers producteurs mondiaux d’engrais, qui constituent un élément essentiel pour atteindre la sécurité alimentaire sur le continent.

«Aujourd'hui, le Maroc peut, à travers son expérience et son expertise, contribuer à la réalisation des objectifs du continent dans ce domaine», a réitéré le ministre.

Evoquant la thématique de la migration, le ministre a annoncé qu’un rapport de Sa Majesté le Roi, en tant que leader de l'UA sur les questions migratoires, sera présenté, dimanche au nom du Roi, devant le Sommet de l’UA. Ce rapport démontre que le problème ne réside pas dans la migration africaine, mais dans la vision et les perspectives sur cette migration.

Ce rapport, a dit le ministre, explique aussi comment l'Afrique, qui ne représente que 14% de la population migrante au niveau mondial, est accusée d'être celle qui envahit les autres pays et continents, en relevant que trois migrants africains sur quatre restent sur le continent africain, dans les pays voisins, alors qu’un seul migrant peut envisager de se rendre en Europe où se joue tout ce débat sur la migration africaine. Ce rapport sera présenté sur le sujet après l'ouverture à Rabat de l'Observatoire africain des migrations en tant que première institution de l'Union africaine siégeant au Royaume du Maroc, a noté le ministre.

Le 05/02/2022 à 22h12