La reprise des relations Maroc-Israël expliquée par Haïm Toledano

Meir Ben-Shabbat, conseiller à la sécurité nationale israélienne, Jared Kushner, conseiller principal à la Maison Blanche et le roi Mohammed VI au palais royal de Rabat, le 22 décembre 2020.

Meir Ben-Shabbat, conseiller à la sécurité nationale israélienne, Jared Kushner, conseiller principal à la Maison Blanche et le roi Mohammed VI au palais royal de Rabat, le 22 décembre 2020. . DR

Revue de presseKiosque360. Pour cet ancien membre de la résistance, qui continue à vivre dans sa ville natale, Meknès, la reprise des relations entre les deux pays va booster les investissements et encourager le partage du savoir-faire israélien dans différents domaines.

Le 03/01/2021 à 20h38

Haïm Toledano, ancien membre de l’armée de libération et actuel représentant de la diaspora juive marocaine ne cache pas son bonheur en parlant du futur des relations entre le Maroc et Israël. Pour lui, la reprise des relations entre les deux pays représente un tournant historique et contribuera certainement à la promotion de l’investissement et donc au développement, ainsi qu’au retour des juifs marocains dans leur pays. «Il ne restera plus aucun juif marocain en Israël», a-t-il lancé lors d’une interview accordée au quotidien Assabah et publiée dans son édition du lundi 4 janvier. Bien sûr, c’est une manière de parler mais, pour cet ancien résistant, il est certain que la reprise des relations entre les deux pays et la signature de la déclaration tripartite contribueront de même, sans doute, à l’avènement de la paix au Proche-Orient.

Pour la question du Sahara, affirme-t-il, cette déclaration commune ouvre la voie au développement de la région, avec le lancement de plusieurs projets d’investissement et, donc, la création d'emplois et de richesses. Dans cet entretien accordé à Assabah, Haïm Toledano se montre aussi enthousiaste qu’optimiste. Les relations économiques et commerciales, ainsi que les investissements dans différents domaines, vont reprendre entre les deux pays. Les juifs marocains d’Israël vont venir investir dans leur pays d’origine. Ils viendront par milliers, apportant également leur savoir-faire dans des domaines aussi divers que l’agriculture, l’industrie et la technologie. Israël, affirme-t-il, compte près d’un million de citoyens d’origine marocaine. «Il vont tous venir, plus personne ne restera là-bas», lance-t-il en guise de plaisanterie. Ce qui est certain, ajoute-t-il, c'est que plusieurs milliers de juifs ne tarderont pas à venir se recueillir sur les tombes de leurs parents et aïeuls enterrés au Maroc.

Ils sont déjà près de 50.000 juifs vivant en Israël, en France, au Canada ou ailleurs, à venir célébrer, chaque année, les fêtes de Hanouka et Hiloula. Désormais, ils seront encore plus nombreux à le faire. Dans cet entretien, le représentant de la diaspora juive marocaine est revenu sur son parcours de combattant au sein de l’armée de libération nationale. C’est à Meknès, ville où il réside encore, qu'il a décidé de rejoindre la résistance. Propriétaire, à l'époque, d’une station-service dans la ville nouvelle, il l’a transformée en cache d’armes pour les membres de la résistance. Il offrait également l’argent et le carburant aux résistants et mettait même à leur disposition ses voitures particulières pour les besoins des opérations qu’ils menaient contre l’occupant.

Interrogé sur les raisons qui ont poussé les juifs marocains à quitter leur pays vers Israël, il soutient que la plupart l’ont fait pour fuir la misère et partir à la recherche d’un avenir meilleur. La preuve, souligne-t-il, ceux qui sont restés au Maroc appartiennent presque tous à des familles aisées. Le fait est que tous ceux qui sont partis l’ont fait à contrecœur, assure-t-il. Il faut dire, reconnaît-il, qu'une fois arrivés dans leur nouveau pays, ils se sont vite rendu compte que la vie n’y était pas meilleure. Leurs conditions d’installation ont été très difficiles. Cela étant, une chose est sûre: tous ceux qui sont partis, ainsi que leurs enfants nés là-bas, sont restés attachés à leur pays d’origine.

Par Amyne Asmlal
Le 03/01/2021 à 20h38