La petite phrase de Moulay Hafid Elalamy qui a “assassiné” l’Algérie

Moulay Hafid Elalamy, ministre du commerce, de l'industrie, des investissements et de l'économie numérique.

Moulay Hafid Elalamy, ministre du commerce, de l'industrie, des investissements et de l'économie numérique. . Le360

Dans une interview à Paris Match, en marge du sommet sino-africain organisé à Marrakech, le ministre Moulay Hafid Elalamy a critiqué le «déclin économique» des pays qui ont opté pour «la fermeture de leurs frontières économiques». Alger se sent-elle visée par cette pique?

Le 01/12/2015 à 14h25

Il semble que tout ce qui se dit et se fait au Maroc est passé à la loupe grossissante de nos confrères algériens. Il en va ainsi de la sortie médiatique de Moulay Hafid Elalamy, ministre du Commerce, de l’Industrie, des Investissements et de l’Economie numérique, dans les colonnes de Paris Match. Dans cette interview, l’ancien patron des patrons a eu cette phrase: «Comme chacun sait, ceux qui veulent fermer leurs frontières économiques vivent déjà un déclin économique ». Un constat somme toute banal dans un monde où les frontières se diluent à vue d’œil, à la faveur de l’ouverture et de l’échange.

Il n’en a pourtant pas fallu plus pour que nos confrères algériens dégainent et flinguent notre ministre. «Un ministre marocain ironise sur l’Algérie», croit savoir le site algérien d’information en continu, «Tout sur l’Algérie» (TSA). Surgit la question: mais pourquoi l’Algérie, qui n’est même pas citée par notre ministre, se sent particulièrement visée par cette phrase? A bien regarder autour de nous, l’on comprend aisément qu’elle soit l’un des rares pays au monde, avec la Corée du Nord, à maintenir ses frontières fermées avec le Maroc !

Mais passons, car là n’est pas la question. Il se trouve que cette phrase a été prononcée par le ministre marocain de l’Industrie, celui-là même qui a négocié l’implantation de Peugeot-Citroën dans la région de Kénitra. Sans vouloir remuer le couteau dans la plaie, Alger nous tient revanche de ce que notre pays entreprend de bien pour ses citoyens. Là est d’ailleurs son problème. Au lieu de se regarder dans le miroir, se livrer au travail salutaire de l’autocritique, elle préfère se défausser sur un pays dont le seul «délit» est d’avoir fait le choix de l’intelligence et de l’effort. Et sur ce point précis, elle fait une fixation quasi pathologique. Aïe, ils ont mal à leur voisin. Très mal même …

Par Ziad Alami
Le 01/12/2015 à 14h25