La nouvelle aventure cathodique de Moulay Hicham

Photomontage du prince Moulay Hicham et le journaliste Houssein Majdoubi.

Photomontage du prince Moulay Hicham et le journaliste Houssein Majdoubi. . DR

Après le financement de supports de presse, la publication d’un livre à charge... voilà que le prince s’apprête à lancer une chaîne de télévision satellitaire. Un nouvel instrument pour s’adonner à son exercice favori: dénigrer le royaume et ses institutions auxquels il doit tout.

Le 11/10/2014 à 09h28

Moulay Hicham s’apprête à lancer une télévision satellitaire, apprend Le360 de sources proches de l’entourage du prince. Baptisée «Roar-TV», la télé du prince a pris un nom inspiré de «A whisper to a roar» (du murmure au rugissement), le film documentaire produit par Moulay Hicham, en 2012, pour surfer sur la vague du printemps arabe. «Les préparatifs vont bon train pour le lancement de cette chaîne satellitaire », nous confie notre source qui affirme que les studios de «Roar-TV» sont basés au Liechtenstein. Pas étonnant! C’est dans ce paradis fiscal que sont regroupés bon nombre des affaires du prince. La principauté abrite, entre autres, le siège social de la Fondation Moulay Hicham, une ONG au montage assez occulte: depuis Vaduz au Lienchechtein, elle finance à partir de comptes bancaires domiciliés en Suisse des activités axées pour l'essentiel sur les Etats-Unis... Allez comprendre le concept!

D’ailleurs, le cabinet helvétique «Peter Clarence» (qui siège au conseil d’administration de la fondation en tant que trésorier) est chargé du montage financier du nouveau projet audiovisuel "Roar-TV" produit par Moulay Hicham. Il s’agit de son cabinet conseil de prédilection, incontournable quand il s'agit des transactions financières transfrontalières du prince. Peter Clarence a été, à titre d’exemple, le négociateur pour l’acquisition du défunt «Le Journal hebdomadaire» en 2002: une opération avortée justement en raison du montage tordu proposé aux actionnaires de l’hebdomadaire marocain par ces cols blancs suisses qui excellent dans le brouillage des pistes des sources de financement.

Registre de commerce de la Fondation Moulay Hicham.

Majdoubi en transe

Cette nouvelle (més)aventure cathodique de Moulay Hicham va faire au moins un heureux: le très «dévoué» Houssein Majdoubi qui va prendre les rênes de la future «Roar-TV». Pour le personnage, c’est la consécration suprême. Il décroche ainsi le jackpot pour sa servilité zélée vis-à-vis du prince qui lui a déjà offert un journal électronique dénommé «Alifpost». Le savoir-faire de Majdoubi dans la manipulation médiatique a permis d'ériger ce site en une véritable agence de presse spécialisée dans le panégyrique de son bienfaiteur et les attaques contre les personnes que son altesse princière n’a pas en odeur de sainteté. «Alifpost» est justement surnommé par la communauté des journalistes «AmirPost»...

Les «services» rendus par Majdoubi ne s’arrêtent pas au niveau de la désinformation professionnelle. Il opère également comme agent-recruteur pour Moulay Hicham qui cherche à réunir autour de lui toute personne mécontente du Maroc pour augmenter le rang des dissidents potentiels à instrumentaliser selon son propre agenda, comme on l’a vu récemment dans la dernière machination de Zakaria Moumni, recruté par les soins de cet homme de main. Ce dernier semble avoir déjà "déniché" une nouvelle recrue: il vient récemment de se déplacer à Bruxelles pour rencontrer Farida Aaarras, sœur de Ali Aaarras, le belgo-marocain emprisonné pour trafic d’armes…

Entre deux missions princières, le directeur de la future «Roar TV» apporte aussi les dernières retouches à un nouveau livre à charge contre le Maroc. Encore un autre pamphlet qui sera édité d'abord en arabe, avant d'être traduit en français par Ahmed Benseddik (peu connu pour sa maîtrise de la langue de Molière) et très probablement en espagnol par Ignacio Cembrero. A ce rythme, la FNAC, comme Virgin, ne devraient pas tarder à créer un nouveau rayon dans leurs bibliothèques: le "genre Moulay Hicham" qui regroupe tous ces livres que le prince finance ou encourage et qui ont pour cible le royaume et ses institutions. Quel gâchis!

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 11/10/2014 à 09h28