La majorité gouvernementale se fissure sous la menace du retrait du PPS

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Revue de presseKiosque360. La suppression du secrétariat d’Etat à l’Eau, département gouvernemental précédemment géré par une dirigeante du PPS, n’en finit pas de créer des remous. Le maintien de l’actuelle alliance gouvernementale dépend désormais des «parlements» du PJD et du PPS qui se réuniront en septembre.

Le 30/08/2018 à 20h31

La rentrée politique se fera cette année sous le signe de l’incertitude, celle afférente au risque de voir l’actuelle majorité gouvernementale perdre l’une de ses composantes. En effet, la «liquidation» du secrétariat d’Etat à l’Eau, synonyme de perte par le PPS d’un poste au sein de l’actuel gouvernement, a créé une crise entre le parti du livre et celui de la lampe, dont l’alliance ne tient plus qu’à un fil.

D’après des informations rapportées par le quotidien Al Ahdath Al Maghribia de ce vendredi 31 août, les camarades de Nabil Benabdallah ont décidé de donner du temps au temps avant de prendre une décision en faveur du retrait ou non du gouvernement. Le PPS attend ainsi de disposer de tous les éléments qui ont conduit à la suppression, à son insu, du département gouvernemental qui lui était dévolu et que dirigeait la membre de son bureau politique, Charafat Afailal.

Il attendra aussi la session extraordinaire que tiendra le Conseil national du PJD (parlement interne), prévue le 15 septembre prochain, pour voir quelle position finale s’en dégagera quant à la nécessité ou non du maintien de l’actuelle coalition gouvernementale.

Le PPS a programmé, lui, la session extraordinaire de son Comité central (parlement du parti) pour le 22 septembre avec, à l’ordre du jour, et sur la base d’éléments recueillis entre-temps, la décision à prendre face au tacle inamical avec lequel le PJD l’a crocheté. Selon Al Ahdath, certains membres du Conseil de la présidence du PPS (sages du parti), ainsi que plusieurs membres du bureau politique et du Comité central estiment qu’il va falloir sortir du gouvernement El Othmani, au vu des nombreux coups qu’ils y ont déjà encaissés.

Pour sa part, le quotidien Al Akhbar de ce vendredi, rapporte que les partisans d’Abdelilah Benkirane au sein du parlement du PJD ont déjà mis El Othmani en garde contre toute rupture de l’alliance scellée depuis 2011 entre le parti islamiste et l’ex-parti communiste marocain.

Le journal rappelle d’ailleurs que cette session extraordinaire, régulièrement convoquée par El Othmani depuis son élection à la tête du parti, n’a jamais pu avoir lieu à cause des profondes divergences qui opposent les clans du PJD. Mais c’est finalement la crise avec le PPS qui a accéléré et ouvert la voie à la tenue de cette session extraordinaire, car plusieurs membres du Conseil national du PJD auraient exigé sa programmation immédiate. En n’oubliant pas de rappeler qu’elle sera aussi l’occasion d’évaluer le bilan gouvernemental d’El Othmani. Deux rentrées chaudes, partisane et gouvernementale, attendent donc le chef du gouvernement dans les prochaines semaines.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 30/08/2018 à 20h31