La fin politique de Chabat a-t-elle sonné ?

Hamid Chabat, Yasmina Baddou et Karim Ghellab, lors du congrès de l'Istiqlal, le 16 juin 2013 à Casablanca.

Hamid Chabat, Yasmina Baddou et Karim Ghellab, lors du congrès de l'Istiqlal, le 16 juin 2013 à Casablanca. . Brahim Taougar - Le360

L'Istiqlal réunit ce jeudi soir son Comité exécutif sur fond de tension entre les partisans de la démission de Hamid Chabat, l'actuel secrétaire général, et les fidèles au maintien de ce dernier jusqu'au prochain Conseil national pour trancher la question.

Le 29/10/2015 à 17h07

Les partisans de la démission de Chabat gagnent du terrain chaque jour. A tel point qu'au sein même du Bureau politique, une majorité penche pour son départ. La rencontre qu'a eue mardi soir à son domicile M’hamed Boucetta, leader charismatique et ancien secrétaire général du parti de feu Allal el Fassi, avec une délégation d'une quinzaine de membres du Comité exécutif est très significative. Elle renforce en tout cas le courant qui appelle le SG de l’Istiqlal à rendre les clés du parti.

Les participants à la rencontre, qui a duré plus de deux heures, ont décidé d’envoyer un émissaire auprès de Chabat pour le sensibiliser sur la "période sensible que traverse l'Istiqlal et l'intérêt qu'a le parti pour surmonter cette phase de son histoire”.

"On lui offre une sortie honorable, c'est à lui de choisir quand, comment et où", a déclaré jeudi à Le360 un responsable du parti sous couvert de l'anonymat. Ce dernier a révélé également que Hamid Chabat commence même à perdre le grand soutien de M'Hamed Douiri, ancien membre du Comité exécutif du parti.

Moulay M'Hamed Khalifa, autre grosse pointure de l'Istiqlal, s'est, lui, déjà positionné, depuis la fin du récent processus électoral d'octobre, contre le maintien de Chabat à la tête du parti de la Balance. Les signes avant-coureurs de ce départ se font également sentir dans les positions du parti à l'égard du gouvernement et, en particulier, le PJD et Abdelillah Benkirane. Au parlement, les prises de position de l'Istiqlal ont changé, ont constaté certains observateurs, pour prendre la forme d'un début d'alignement du côté du PJD. Ce "soutien critique" au gouvernement est apparu notamment lors du débat sur le Projet de Loi de Finances 2016. 

M’Hamed Boucetta, qui est resté très discret jusqu'ici sur les dissensions au sein de son parti, est entré finalement en ligne. Il reçoit une nouvelle fois en fin de semaine des membres du Comité exécutif. Les contestataires veulent précipiter les choses face à un Conseil national dont la tenue a été reportée sine die après les divisions internes apparues au grand jour.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 29/10/2015 à 17h07