La crise entre le PJD et le RNI se déplace du gouvernement vers le Parlement

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Revue de presseKiosque360. Alors que Talbi Alami était venu présenter le projet de budget de son département devant la commission parlementaire ad hoc, les membres PJDistes de ladite commission ont boycotté la réunion. Preuve que la crise au sein de la majorité persiste.

Le 06/11/2018 à 22h48

Selon le quotidien Al Massae de ce mercredi 7 novembre, la décision prise, lundi soir, par les membres PJDistes de la Commission parlementaire des secteurs sociaux de boycotter Rachid Talbi Alami, ministre RNIste de la Jeunesse et des sports, n’est pas anodine. Elle aurait en effet, selon les sources du journal, été prise en coordination entre les députés de la Lampe et le secrétariat général de leur parti.

Pour rappel, en septembre dernier, lors de l’Université des jeunes du RNI, Talbi Alami avait accusé le PJD «de détruire l’économie nationale» et de «manquer de légitimité».

«Ce sont des positions graves, nuisibles et non acceptables qui violent de manière flagrante la charte de la majorité dont votre parti est signataire», lui avait répondu le secrétaire général adjoint du PJD, Slimane El Amrani, avant qu’Aziz Akhannouch, patron du RNI, ne prenne la défense son ministre en vertu de la liberté d’expression. Malgré les tentatives d’El Othmani de minimiser l’incident et de le clore, ce boycott parlementaire vient rappeler que le feu couve toujours entre les deux principaux partis de la majorité.

Pour sa part, dans son édition de ce 7 novembre, Assabah parle d’une nouvelle «stratégie de boycott des institutions» adoptée, ces derniers temps, par le PJD. Après le boycott des réunions du Conseil du gouvernement par Mustapha Ramid, ministre d’Etat aux Droits de l’homme et bras droit d’El Othmani, voilà que les députés du PJD adoptent la politique de la chaise vise au niveau d’une commission parlementaire devant discuter un projet de budget sectoriel. Assabah, en plus de soupçonner la main de la direction du PJD, écrit que ce boycott aurait été décidé d’un commun accord par Driss El Azami, chef du groupe parlementaire du PJD à la 2e Chambre, et Mustapha Brahmi, coordinateur du groupe du PJD au sein de la Commission des secteurs sociaux.

Enfin, Al Akhbar de ce mercredi rapporte que Talbi Alami a immédiatement informé Aziz Akhannouch de son incident avec les députés du PJD. Ce qui fait dire au quotidien que le RNI va répondre par la pareille. Autrement dit, les ministres du PJD seront probablement boycottés à leur tour par les députés RNIstes au sein des autres commissions parlementaires. A ce jeu de ping-pong politqiue, peut encore parler d’une majorité gouvernementale, voire parlementaire? 

Par Mohamed Deychillaoui
Le 06/11/2018 à 22h48