La complicité de l’Algérie avec les mafias de passeurs à l’origine du drame de Melilla mise à nu

Assaut de migrants clandestins sur la clôture de Melilia, le 24 juin 2022.

Assaut de migrants clandestins sur la clôture de Melilia, le 24 juin 2022. . DR

Revue de presseKiosque360. La complicité des autorités algériennes avec les mafias de l’immigration clandestine a éclaté au grand jour avec le drame de Melilla. Il ne fait plus aucun doute que le régime algérien incite ces mafias à orienter les flux des harragas de l’Algérie vers le Maroc. Les détails avec Al Ahdath dont est tirée cette revue de presse.

Le 30/06/2022 à 21h38

Sous le titre «L’Algérie mène la guerre des harragas contre le Maroc», le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, dans son édition du 1er au 3 juillet, a consacré un long dossier au récent drame des migrants survenu vendredi dernier à Melillia. Il s’agit de montrer comment le régime algérien encourage les barons des mafias de l’immigration clandestine à orienter les flux de harragas, qui entrent en Algérie par le sud, vers les frontières orientales du Maroc.

Pour Al Ahdath, le Maroc était parfaitement au courant de ces manœuvres. Mais au vu des très longues frontières communes entre les deux pays, il est difficile d’empêcher de telles infiltrations de migrants clandestins, en majorité subsahariens, d’autant plus que des mafias algériennes spécialisées dans le «hrig» sont payées rubis sur l’ongle pour assurer cette traversée des frontières. Pour motiver les harrags, les mafias arrivent facilement à les convaincre que la destination de Sebta et Melillia est plus facile à atteindre que l’Europe continentale par mer, leur faisant miroiter qu’il n’y qu’une barrière à envahir en masse pour se retrouver immédiatement en Espagne.

C’est en tout cas ce que vient de révéler un rapport réalisé conjointement par les renseignements espagnols et marocains, selon Al Ahdath, qui ajoute que ce rapport a mis le doigt sur la présence de plus en plus grandissante, ces deux dernières années, de nombreux passeurs algériens, très actifs tout au long de la frontière algéro-marocaine.

D’ailleurs, selon plusieurs migrants interrogés récemment par la Guardia Civil espagnole, certains d’entre eux seraient entrés au Maroc à partir de l’Algérie deux jours seulement avant l’assaut donné contre la barrière de Melillia. Ils ont précisé que des passeurs algériens les ont amenés du Sahara algérien vers la frontière marocaine. Avec la complicité de gardes-frontières de l’armée algérienne, ces passeurs les ont fait entrer en catimini, de nuit pour la plupart, en territoire marocain en leur montrant l’itinéraire à emprunter pour arriver à Nador sans être dénichés.

Cette complicité de l’Algérie en matière d’immigration clandestine intervient dans le contexte de la dégradation de ses relations avec l’Espagne, qu’elle est en train d’attaquer en menant une guerre des harragas contre le Maroc.

Al Ahdath rapporte également que l’Organisation de la police criminelle internationale (Interpol) est entrée en ligne pour sévir contre les passeurs de migrants clandestins. Elle vient d’ouvrir des canaux de collaboration avec le Maroc et l’Espagne en vue de mettre hors d’état de nuire ces mafias criminelles, dont le gros du bataillon se trouve en Algérie. Si interpol s’est jusqu’ici intéressée aux seules mafias de l’immigration spécialisées dans la falsification de documents au profit de migrants clandestins, et arrêté dans ce cadre des dizaines de personnes en Espagne, aujourd’hui, elle se tourne vers le danger venu de l’Algérie. En effet, les derniers évènements de Melillia ont mis à nu des harragas particulièrement violents, aguerris et bien entraînés au maniement des armes blanches et au combat corps-à-corps. Il reste alors à déterminer par qui ils ont été entraînés à cette violence inouïe.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 30/06/2022 à 21h38