Jettou dénonce les dépenses faramineuses des ministres

Driss Jettou, président de la Cour des comptes.

Driss Jettou, président de la Cour des comptes.

Revue de presseKiosque360. Driss jettou devra présenter, dans les jours à venir, un rapport de la Cour des comptes à la Chambre des conseillers. Les audits effectués dans plusieurs ministères ont révélé plusieurs dysfonctionnements dans la gestion des dépenses: excès d’achats, surfacturation et autres.

Le 28/11/2018 à 20h33

Le président de la Cour des comptes, Driss Jettou, révèle que l’audit de 290 comptes financiers, en 2018, a permis de découvrir des excès dans les achats effectués par les services administratifs des ministères. Ces missions de contrôle ont été effectuées dans les caisses de 32 ministres ou hauts responsables chargés de les gérer. Il s’agit, notamment, de fonds inhérents aux budgets publics, à des établissements à gestion autonome, ainsi qu’à quelques caisses créées pour la réalisation des programmes provisoires. Ces données figurent dans le rapport que Driss jettou doit présenter à la Chambre des conseillers dans les jours à venir.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du jeudi 29 novembre, que le président de la Cour des comptes a relevé plusieurs dysfonctionnements dans la gestion des dépenses au sein des ministères. Il cite notamment l’absence d’une vision claire dans le suivi des principaux risques relatifs à la gestion financière des services centraux des ministères. L’audit révèle, aussi, que les services concernés n’enregistrent pas les données concernant les risques connexes à toute opération financière. Le rapport signale, en outre, des carences dans la sécurisation du système de traitement informatique et l’absence d’une conception précise des achats, ainsi qu'une surestimation du matériel acquis. Il est également reproché aux ministères l'absence de rationalisation de la consommation de l’eau et de l’électricité, ainsi que celle des communications téléphoniques.

Le rapport indique, par ailleurs, que les ministères n’appliquent pas de pénalités de retard dans l’exécution des marchés publics. Du coup, constatent les magistrats, les responsables des départements ont, souvent, recours à une solution à l’amiable avec les entrepreneurs qui n’ont pas exécuté les travaux. Le rapport relève enfin qu’il existe un grand écart entre les quantités figurant dans les factures et celles livrées.

Driss Jettou dément l'existence d'une quelconque réticence dans le contrôle des agents ordonnateurs, affirmant que les magistrats auditent 45 comptes des trésoriers provinciaux, 9 consulats et 201 perceptions. Ils sont, en outre, en train de contrôler 63 comptes relevant de la direction des impôts et ont déjà audité 105 départements gouvernementaux et établissements publics, ainsi que 500 conseils communaux.

Les magistrats de la Cour des comptes inspectent actuellement les comptes de dizaines d’établissements. Jettou cite notamment la Société nationale des transports et de la logistique, l’ONEE, l’Institut marocain de normalisation, le programme national des villes sans bidonvilles et celui de l’aide directe aux veuves. 

Par Hassan Benadad
Le 28/11/2018 à 20h33