Istiqlal: un Conseil national agité

Le360

Revue de presseKiosque360. L’Istiqlal a tenu une réunion particulièrement houleuse de son Conseil national. Les trois dirigeants sanctionnés, soit Yasmina Baddou, Karim Ghellab et Taoufiq Hejira, sont toujours hors course pour la direction du parti et Chabat garde le contrôle de la formation.

Le 05/03/2017 à 23h01

Plusieurs membres du Comité exécutif se sont désolidarisés de Hamid Chabat, et seuls quelques membres du parti continuent de naviguer avec lui à contre-courant, affirme le quotidien Assabah dans son édition du lundi 6 mars. L’isolement du secrétaire général de l’Istiqlal s’est encore accentué après la démission de Mohamed Zahazi, membre de la commission disciplinaire du parti.

Cependant, cela n'a pas empêché Chabat de parvenir malgré tout à ses fins, lors d’une réunion extraordinaire et néanmoins très agitée du Conseil national qui a maintenu les sanctions prononcées contre Yasmina Baddou et Karim Ghellab, réduisant néanmoins de moitié la durée du gel de leur activité au sein du parti en la faisant passer de 18 mois à 9 mois. La décision a été prise à l’écrasante majorité des membres, soit 584 voix contre seulement 21. Les deux concernés, qui ont contesté le vote, soutiennent que Hamid Chabat a tout fait pour faire pencher la balance de son côté. Car, avancent-ils, pourquoi n’a-t-il pas procédé au vote secret? Toujours est-il que, avec cette sanction proposée par Hamid Chabat et validée par le Conseil national, les deux dirigeants, ainsi que Taoufiq Hejira, demeurent interdits de participer au prochain congrès qui se tiendra fin mars.

Cela dit, affirme le journal Akhbar Al Yaoum qui s’est également intéressé à cette réunion dans son édition du lundi 6 mars, le patron de l’Istiqlal a bien veillé à ce que la réunion se déroule dans le respect des principes démocratiques. Il a ainsi fait appel à un huissier de justice pour s’assurer de l’identité des membres du Conseil et interdit l’accès aux locaux du parti à toute personne étrangère à cette instance. Les échanges ont été vifs et des accusations ont fusé de partout contre les deux dirigeant qui ont été accusés d’agir à la solde d’autres partis. Les mis en cause n’ont pas manqué de faire le même reproche à Chabat en lui demandant, notamment, d’expliquer aux militants les vraies raisons qui l’ont poussé à quitter le gouvernement en 2013.

Imperturbable, Chabat n’a, à aucun moment, perdu le contrôle de la situation, affirme le journal. Il s’est même permis, à un moment, de faire allusion à la probable candidature de Nizar Baraka à la direction du parti.Cela dit, contrairement au journal Assabah qui parle d’isolement de Hamid Chabat, Akhbar Al Yaoum affirme que celui-ci contrôle toujours le parti, malgré la perte de quelques soutiens au Comité exécutif.

De son côté, Al Ahdath Al Maghribia, qui se penche également sur cet événement dans son numéro du 6 mars, note le climat de tension dans lequel s’est déroulée cette réunion, avec notamment un échange d'accusations entre les deux parties. «Nous respectons nos institutions et cette réunion sera une leçon pour ceux qui se reconnaîtront», a affirmé, à cette occasion, Hamid Chabat, faisant allusion aux autres partis.

Par Amyne Asmlal
Le 05/03/2017 à 23h01