Istiqlal: tensions internes sous fond de révision des statuts

Le Conseil national du parti de l'Istiqlal, réuni samedi 21 avril.

Le Conseil national du parti de l'Istiqlal, réuni samedi 21 avril. . DR

Revue de presseKiosque360. La réorganisation des instances dirigeantes de l’Istiqlal crée d’intenses tensions internes, avec des membres qui refusent les amendements prévus des statuts. Cet article est une revue de presse des quotidiens Assabah et Al Ahdath Al Maghribia.

Le 31/05/2022 à 18h45

Cela ressemble au premier grand test de Nizar Baraka depuis qu’il a pris les rênes du parti de l’Istiqlal. Une certaine tension est apparue ces derniers jours entre les parlementaires du parti et ses instances dirigeantes en raison des amendements organisationnels annoncés pour bientôt. Ce désaccord pousse même certains leaders du parti de la Balance à refuser la tenue d’un congrès extraordinaire annoncé la semaine dernière et durant lesquels les changements espérés devraient être actés.L’information est rapportée par Assabah et Al Ahdath Al Maghribia dans leurs éditions du mercredi 1er juin.

En fait, pour comprendre les enjeux de ce conflit, il faut rappeler que l’Istiqlal a décidé de revoir son organisation en amendant ses statuts, afin de mettre fin aux critiques qui lui sont souvent adressées au sujet de la composition de ses instances dirigeantes. Le bureau exécutif du parti a, dans ce cadre, annoncé en fin de semaine dernière la tenue prochaine d’un congrès extraordinaire afin de valider les amendements en questions. Sauf que ces derniers ne font pas du tout l’unanimité. C’est le cas chez les représentants du parti au sein du Parlement.Comme le rapportent les deux publications, le principal point de discorde concerne la composition du Conseil national de l’Istiqlal. Les amendements proposés prévoient d’en réduire le nombre de membres, qui passerait ainsi de 1200 à 500 personnes. Les premiers à faire les frais de cette réduction seront justement les parlementaires du parti qui ne bénéficieraient plus de l’avantage qui leur a été octroyé jusque-là pour être membre en raison de ce statut de représentants du parti au Parlement. C’est en tout cas ce que les concernés auraient appris officieusement, ce qui a fait monter leur colère contre les instances dirigeantes.

Comme le précise Assabah, beaucoup au sein de l’Istiqlal reconnaissent qu’avoir plus de 1000 membres au Conseil national est une anomalie qu’il faut corriger. Mais pour beaucoup d’autres aussi, les amendements proposés risquent d’être rejetés, et pas seulement par les députés du parti. Les membres de la Chambre des conseillers, les inspecteurs du parti et les membres travaillant dans des représentations professionnelles devraient, selon la même source, faire front commun pour empêcher l’adoption de cette réduction des membres.

De son côté, Al Ahdath Al Maghribia annonce que la nouvelle version des statuts ne devrait pas changer la composition du comité exécutif du parti, dont les membres resteraient les mêmes. Cela empêcherait les partisans du courant «Bila Houada», qui s’était fait remarquer par son opposition à l’ancien secrétaire général, Hamid Chabat, d’intégrer le comité. Ce point est également source de conflit, d’après le quotidien.

Pour rappel, l’annonce d’un prochain congrès extraordinaire de l’Istiqlal a été faite via un communiqué de son comité exécutif. Ce dernier y explique que dans le cadre d’une retraite d’étude, tenue dans la localité de Harhoura en présence du secrétaire général, Nizar Baraka, un rapport détaillé élaboré par une sous-commission composée des membres du comité qui a été chargée de travailler sur la révision des statuts a été présenté. Suite à quoi, la direction du parti a adopté un projet d’amendements qui sera soumis aux congressistes lors d’un prochain congrès extraordinaire. La date et le lieu en seront fixés dans les prochains jours.

Par Fayza Senhaji
Le 31/05/2022 à 18h45