Incidents d’Al Hoceima: «Un procès juste et équitable», selon des avocats

DR

Selon plusieurs avocats, le procès d'Al Hoceima à l'issue duquel 28 personnes ont été condamnées à 18 mois de prison et quatre autres ont été acquittées, s'est déroulé normalement. Les explications.

Le 18/06/2017 à 10h10

«Il ne faut pas émettre de jugement hâtif en prétendant que le procès n'a pas été juste et équitable. Ceux qui se hasardent à de telles déclarations doivent apporter des preuves irréfutables», a affirmé à le360 Maître Mohamed Karout du barreau de Rabat.

«Ceux qui prétendent cela sont invités à apporter des preuves tangibles et convaincantes pour pouvoir éclairer la justice et l’opinion publique sur ce qu’ils avancent», a ajouté Me Karout, affirmant que la Cour a fait montre d’une impartialité exemplaire. «Sur les 32 accusés, a-t-il poursuivi, 10 ont demandé à être soumis à des expertises médicales, arguant des cas de tortures. 22 autres ne l'ont pas demandé. Ce qui prouve le Parquet a assumé honnêtement ses responsabilités.»

«Maintenant, il faut attendre les résultats des contre-expertises pour pouvoir avancer des jugements. Il ne faut pas se précipiter. Il faut aussi attendre et analyser les attendus du verdict qui n'ont pas encore été publiés totalement», ajoute notre interlocuteur.

Il a également observé que la Cour a prononcé des verdicts prenant en compte plusieurs aspects. «La Cour a prononcé des peines de prison ferme et 4 acquittements. Elle a accordé la liberté provisoire à un accusé pour cause de maladie et permis à un élève de passer les épreuves du baccalauréat.» Pour lui, les indices montrent que le procès s'est déroulé dans des conditions normales, respectant les lois en vigueur.

Abondant dans le même sens, Me Brahim Rachidi, avocat du barreau de Casablanca, a déclaré à le360 que de l'avis des confrères qui ont suivi le procès, les conditions d'un procès équitable ont été respectées. «Le droit de manifester pacifiquement est garanti par la Constitution, mais le rôle de l'Etat est de respecter les dispositions constitutionnelles relatives aux libertés publiques», a-t-il tenu à préciser.

Ce rôle, a poursuivi Me Brahim Rachidi, vise à garantir tout d'abord la liberté de manifester pour exprimer les revendications socio-économiques et d'autre part protéger la sécurité des citoyens et des biens privés et publics. Il a souligné également que les avocats de la défense ont interjeté appel.

Me Rachidi pense que la Cour d'appel va examiner ces recours, et les peines seront certainement revues à la baisse dans le sens de l'apaisement que connaît actuellement cette ville. Et de conclure: «J'espère que le sens de la responsabilité et du respect de l'intérêt général (pour tous) va se traduire par un verdict (en appel) clément».

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 18/06/2017 à 10h10