«Il Giornale»: les services marocains ont évité à la France de nouvelles attaques meurtrières

BCIJ, bouclier du royaume contre le terrorisme. 

BCIJ, bouclier du royaume contre le terrorisme.  . dr

«Sans l’aide des services de renseignement marocains à leurs homologues français, le commando terroriste ayant frappé Paris aurait récidivé et commis de nouvelles attaques meurtrières», fait valoir le quotidien italien «Il Giornale».

Le 23/11/2015 à 14h30

Nouvelle marque d’estime pour le rôle salutaire joué par le renseignement marocain dans la mise hors état de nuire du commando à l’origine des horribles attaques terroristes qui ont frappé plusieurs endroits de la capitale française Paris et Saint-Denis. Elle a été témoignée par le quotidien italien à grand tirage, Il Giornale, dans son édition de dimanche 22 novembre.

«Le renseignement français sauvé par les 007 marocains», titre le prestigieux quotidien italien, reprenant à son compte le titre de la célèbre saga d’espionnage de James Bond, «007 Spectre». «Sans l’apport des services de renseignement marocains, les meurtriers auraient récidivé», fait valoir la publication italienne du centre-droit.

Un nouveau carnage évité in extremis à la France qui, par la voix de sa plus haute autorité, a bien salué ouvertement, vendredi 20 novembre, lors d’une rencontre au sommet à l’Elysée entre le président François Hollande et le roi Mohammed VI, «l’assistance efficace» apportée par le Maroc suite aux attentats du sinistre 13 novembre.

«Il y a bien une piste marocaine à suivre pour rassembler le puzzle de la débâcle des services français», estime la publication fondée par Indro Montanelli en 1974.

Des officiers du Bureau central des investigations judiciaires, nouveau service de renseignement créé sur le modèle du FBI il y a quelques mois par le roi Mohammed VI, se sont déplacés à Paris pour assister leurs homologues français dans leurs investigations sur la nébuleuse à l’origine du massacre perpétré à Paris contre des civils sans défense, rappelle «Il Giornale», précisant que le BCIJ dépend de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), dirigée par Abdellatif hammouchi, spécialisé dans la lutte antiterroriste.

«Depuis des mois, les hommes du BCIJ, dirigé par Abdelhak Khayam, ancien chef de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), surveillaient Abdelhamid Abaaoud, le terroriste d’origine marocaine qui a planifié le massacre du 13 novembre, ainsi que les membres de sa famille impliqués dans le réseau terroriste, comme sa cousine Hasna Aïtboulahcen, l’éventuelle kamikaze de Saint-Denis», relève «Il Giornale», rappelant que «le frère cadet d’Abaaoud, Yassine, avait été arrêté par la police marocaine, il y a quelques mois, après son arrivée à Agadir et il est toujours détenu dans cette ville».

Et d’ajouter : «Toutes les informations sont devenues cruciales dans les heures qui ont suivi les attentats de Paris, et lorsque les enquêteurs français semblaient tâtonner dans l’obscurité à la recherche des auteurs possibles, quelque chose d’imprévisible s’est produit. Les services marocains ont guidé à distance les Français et les ont mis sur la bonne voie, à un moment où chaque minute comptait et chaque indécision pourrait être fatale», explique «Il Giornale». 

«Les services secrets de Rabat - des agents ont été appelés à Paris pour participer à l’enquête - ont suggéré à la police de Paris le nom d’Abaaoud», certifie le journal du pays de la Botte, indiquant que «pour les français, Abaaoud se trouvait en Syrie, comme l’atteste une vidéo de propagande diffusée par des sites web liés à l’Etat islamique, où apparaît le jeune terroriste». Ce fut «un piège pour dévier l’enquête, dans lequel les services français semblaient être tombés».

Une erreur d’appréciation commise par les Français, mais rattrapée grâce à l’entrée en ligne des services marocains qui leur ont indiqué que le cerveau présumé des attentats anti-Paris «était retourné en Europe à travers la Turquie et la Grèce, avec l’objectif de mener une attaque en France».

«La piste à suivre est donc celle qui conduit à Molenbeek, la banlieue populaire de Bruxelles où a vécu le terroriste, une commune que les agents marocains connaissent depuis des années (la police marocaine a arrêté dans le passé Ali Aarass, un autre extrêmiste belgo-marocain de Molenbeek qui détenait une librairie dédiée à la vente de livres prônant l’islamisme radical et Abdelkader Bellirej, fondamentaliste issu de la même périphérie bruxelloise), indique encore «Il Giornale». «Telle est l’information fondamentale qui met la police française sur la piste d’Abaaoud», conclut le journal.

Et ce n’est pas tout … Toujours selon « Il Giornale», «le même scénario se répète quelques heures plus tard, avec un autre meurtrier, Salah Abdeslam. La suggestion provient une fois de plus de l’étranger, à nouveau du Maroc». «Les services français ont été informés par Rabat sur les suspicions pesant sur Salah Abdeslam, notamment en ce qui concerne son déplacement de la Belgique vers la France le jour du massacre et son retour à Molenbeek le lendemain».

Par Ziad Alami
Le 23/11/2015 à 14h30