Hautes fonctions: les femmes en colère contre le gouvernement El Othmani

Aâtimad Zahidi a démissionné de tous les organes du PJD après avoir accusé ce parti de dictature, de fraude et de mensonge.

Aâtimad Zahidi a démissionné de tous les organes du PJD après avoir accusé ce parti de dictature, de fraude et de mensonge. . DR

Revue de presseKiosque360. La femme est sous-représentée dans les centres de prise de décision au sein de l’Administration. Sur dix nominations aux hauts postes de responsabilité au sein du gouvernement, seul un poste est réservé aux femmes.

Le 13/01/2021 à 19h14

Les femmes sont victimes d’une «exclusion systématique» des hauts postes de responsabilité. C’est un constat dressé par l’ADFM (association démocratique des femmes du Maroc), rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 14 janvier. En effet, sur les 1.160 postes de hautes fonctions attribués par l’actuel gouvernement, seuls 137 sont revenus aux femmes. Ce qui représente à peine 11,8%, précise le quotidien.

En dépit de ces «chiffres honteux», poursuit le journal, le gouvernement n’a pas prévu de mesures pour remédier à cette situation lors de la présentation au Parlement du projet de loi organique 57-20. Ce texte, qui modifie et complète la loi organique 02-12 relative à la nomination aux fonctions supérieures, ne prévoit aucunement, en effet, d'actions concrètes pour encourager la nomination des cadres féminins à ces postes de responsabilité.

Selon Khadija Rebbah, membre de l’association, il est rare qu’une femme fasse partie de la liste des nominations validée par le gouvernement presque chaque jeudi. La femme est ainsi privée de son droit à la représentativité au sein de la haute fonction et le rapport présenté devant le Parlement par le ministre de l’Economie et des finances, également chargé de l’administration publique, fait état d’un taux de représentation de la femme, au niveau de la prise de décision au sein de l’administration, en deçà du seuil minimal.

D’après cette militante associative, citée par le quotidien, pour le gouvernement, la question de la parité, pourtant dûment inscrite dans l’article 19 de la Constitution, n’est manifestement qu’un simple slogan. De ce fait, déclare-t-elle, «nous avons besoin d’un nouveau contrat social auquel la femme participe au même titre et à l’égal de l’homme à tous les niveaux de la vie sociale, y compris dans les instances élues. Nous avons besoin d'un nouveau contrat qui rende justice aux femmes victimes des choix politiques qui ont tous abouti à un échec».

Citant l’ADFM, le quotidien constate que, dans l’ensemble des nominations aux postes de responsabilité validés par le gouvernement depuis 2012, ce dernier a continué à adopter la même approche traditionnelle qui consacre l’exclusion systématique des femmes. L’association appelle donc à accélérer la réforme globale de la fonction publique tout en prenant des mesures réglementaires efficaces permettant d’améliorer l’environnement du travail au profit des femmes.

Elle se dit également attachée à la mise en œuvre du principe d’égalité dans la nomination aux postes de responsabilité en adoptant le mécanisme de péréquation contenu dans la Constitution et la loi organique 02-12 relative aux postes de responsabilité. Texte, rappelle l’association, dont l’article 4 énonce les principes suivants: égalité des chances, mérite, transparence et égalité face à tous les candidats femmes et hommes.

Par Amyne Asmlal
Le 13/01/2021 à 19h14