Hamieddine de nouveau devant la justice

Abdelali Hamieddine.

Abdelali Hamieddine. . DR

Revue de presseKiosque360. La cour d’appel de Fès va statuer, ce mardi 24 mai, sur l’affaire de l’assassinat, en 1993, de l’étudiant gauchiste Benaissa Ait El Jid dans laquelle est poursuivi Abdelali Hamieddine pour homicide volontaire. Cet article est une revue de presse du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 23/05/2022 à 21h36

Le procès du dirigeant du PJD, Abdelali Hamieddine, poursuivi pour «homicide volontaire» contre l’étudiant Benaïssa Aït El Jid, tué en 1993, reprend ce mardi 24 mai à la Cour d’appel de Fès. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mardi 24 mai, que Hamieddine est accusé de complicité du meurtre de cet étudiant de gauche par des islamistes dans le quartier Sidi Brahim non loin de la cité universitaire Dahr El Mahrez. A la veille de ce procès, la famille de la victime demande «de révéler les tenants et le aboutissements de l’assassinat de leur fils et de punir tous les individus impliqués dans ce crime odieux».

Ses proches ont, par ailleurs, demandé à tous les défenseurs du droit à la vie d’assister à cette audience pour les soutenir dans cette étape judiciaire. Il faut rappeler que le juge d’instruction de la chambre criminelle près de la cour d’appel de Fès avait, en 2018, poursuivi l’islamiste Abdelali Hamieddine, alors très proche du chef du gouvernement, de complicité dans le meurtre de l’étudiant gauchiste.

Al Ahdath Al Maghribia rapporte que cette accusation avait suscité l’ire des dirigeants islamistes du PJD et notamment Abdelilah Benkirane qui avait, alors, insisté pour assister personnellement à la présentation de l’accusé devant la chambre criminelle.

Les faits remontent au mois de février de 1993 quand l’université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès connaissait de violents affrontements entre les étudiants gauchistes et islamistes. Ce jour-là, la victime Benaissa Ait El Jid et son camarade Haddioui El Khammar, qui sera par la suite le principal témoin dans cette affaire, s’étaient réunis avec le doyen de l’université pour lui transmettre les revendications estudiantines. A leur sortie, ils ont pris un taxi pour se diriger vers le quartier lirak mais le véhicule a été caillassée et arrêtée par une trentaine d’individus.

Ait El Jid sera violemment agressé et immobilisé avant d’être frappé à la tête par une bordure de trottoir. Il décèdera quelques jours plus tard des suites de cette grave blessure. Plusieurs accusés seront condamnés, lors du procès de 1994, à deux ans de prison ferme dont Abdelali Hamieddine et le témoin Haddioui El Khammar. Ce dernier reviendra à la charge en 2016 pour incriminer deux autres étudiants et accuser le dirigeant du PJD d’avoir immobilisé par terre Ait EL Jid et d’avoir participé ainsi directement à son assassinat.

C’est sur la base de ce témoignage que le juge d’instruction l’a poursuivi pour complicité d’homicide volontaire. Le procès va reprendre ce mardi 24 mai.

Par Hassan Benadad
Le 23/05/2022 à 21h36