Grève générale: le gouvernement prépare les ponctions sur les salaires des grévistes

Le360 : Adil Gadrouz

Revue de presseKiosque360. La réaction du gouvernement à la dernière grève générale ne s’est pas fait attendre. Des administrations publiques ont déjà activé la procédure de demandes d’explications aux grévistes pour ouvrir la voie à des prélèvements sur leur salaire.

Le 27/02/2016 à 07h20

«Demande d’explication pour une absence injustifiée». C’est la procédure suivie par certaines administrations pour préparer les prélèvements sur le salaire des fonctionnaires, ayant pris part à la grève générale du mercredi 24 février.

Le secteur de l’Enseignement, où le mouvement de débrayage a été largement suivi, a constitué la première étape de mise en œuvre de ces «mesures arbitraires», rapporte le quotidien Al Massae dans son édition de ce week-end des 27 et 28 février.

Citant des sources syndicales, le quotidien précise que les directions de certains syndicats ont d’ailleurs adressé des directives à leurs militants quant à la conduite à tenir vis-à-vis de ces procédures administratives de «demandes d’explications».

Ainsi, «les grévistes devraient joindre à la demande d’explication une copie du communiqué appelant à la grève, en précisant qu’il ne s’agit pas d’une absence injustifiée, mais plutôt d’une participation à la grève générale à laquelle ont appelé des centrales syndicales». 

Les mêmes sources syndicales, poursuit le quotidien, ont déploré le recours des administrations à ces prélèvements sur le salaire du mois prochain des grévistes, affirmant que «cette procédure allait perturber l’atmosphère et compliquer davantage la situation». 

Dans une déclaration à Al Massae, le porte-parole de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), Youssef Allakouch, a précisé qu’«il n’y a aucun article qui interdit la grève et, par ailleurs, et la demande d'explication d'une absence injustifiée n’a pas lieu d’être». Et d’ajouter que «le droit de grève est garanti par la Constitution et, du coup, aucune partie n’a le droit de manœuvrer pour étouffer les libertés syndicales».

Par Mohamed Younsi
Le 27/02/2016 à 07h20