Gouvernement: une guerre larvée à cause des attributions des secrétaires d’Etat

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Revue de presseKiosque360. Certains ministres refusent toujours de signer des décrets portant attributions des secrétaires d’Etat mis sous leur tutelle. Cette situation crée un malaise au sein du gouvernement. Les explications.

Le 24/06/2017 à 09h50

Personne n’en parle ouvertement, mais il existe un malaise au sein du gouvernement concernant les attributions des secrétaires d’Etat. Le quotidien Akhbar Al Yaoum qui parle d’une «crise latente», dans son édition de ce week-end des 24 et 25 juin, affirme que certains secrétaires d’Etat ne sont pas encore dotés des attributions qui leur permettent d’asseoir leur autorité sur les départements qu’ils gèrent, et de s’acquitter convenablement de leur mission.

Selon le journal qui cite des sources gouvernementales, les secrétaires d’Etat rencontrent beaucoup de difficultés avec leurs ministres de tutelle qui rechignent à signer les décrets portant leurs attributions. D’autres pâtissent carrément de conflits d’attributions avec d’autres départements ministériels ou institutions publiques, comme c’est le cas pour le secrétariat d’Etat chargé des Eaux et forets et le Haut commissariat du même nom.

Par ailleurs, la même source gouvernementale, citée par le journal, assure que depuis l’adoption d’une loi organique sur la composition et le mode de fonctionnement du gouvernement, il n’est plus nécessaire que le chef de l’Exécutif signe des décrets portant précision des attributions de chaque membre, qu’il soit ministre ou secrétaire d’Etat. Ce sont en effet les ministres qui se chargent de préciser, par voie de décisions ou d’arrêtés, les attributions des secrétaires d’Etat mis sous leur tutelle.

A en croire le journal, c’est une situation temporaire, puisque avec le temps et la pratique, tout va rentrer dans l’ordre. C’est, du moins, une nouvelle expérience décidée par Saâd-Eddine El Othmani qui, affirme le journal, dans un souci d’efficacité et de cohésion du gouvernement a opté par une équipe de 26 ministres, qui participent aux conseils des ministres, complétée par des secrétaires d’Etat. Cette organisation permettra à chaque ministre d’être au fait des dossiers gérés par son département.

De toutes les manières, note le journal, sur le plan des rapports avec le Parlement, le problème ne se pose pas puisque ce sont les secrétaires d’Etat qui répondent aux questions des députés concernant les départements qu’ils dirigent. Le problème se pose ailleurs, observe le journal.

Ainsi, chaque attribution accordée à un secrétaire d’Etat est déclinée en une gestion administrative et un apport financier. De même, chaque attribution est adossée à un budget dont le secrétaire d’Etat devient l’ordonnateur. Les secrétaires d’Etat ne gèrent pas souvent les ressources financières qui vont avec leur mission. La question se complique lorsqu’il s’agit de fonds spécieux qui relèvent d’un ministère, mais dont les ressources sont affectées à un domaine géré par un secrétariat d’Etat. C’est ce qui a poussé le chef du gouvernement à mettre en place une commission, avec le secrétaire général du gouvernement, pour plancher sur ces cas particulier.

Par Amyne Asmlal
Le 24/06/2017 à 09h50